De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
C’est devenu l’argument clé de l’exécutif pour justifier cette réforme des retraites controversée : le déficit à venir du système des retraites entraînerait progressivement une baisse des pensions. Sans réforme, la situation financière pourrait ainsi considérablement se dégrader au fur et à mesure des années, entraînant des conséquences importantes pour les retraités actuels et à venir. Alors que le texte est actuellement à l’étude dans l’Hémicycle avant une arrivée au Sénat en fin de semaine, quel sera l’avenir de votre retraite si la réforme n’est pas votée ?
Retraite : une baisse des pensions en cas d’échec de la réforme ?
Dans les rues, la mobilisation sociale ne faiblit pas, avec des journées de manifestation suivies et le projet d’un blocage complet du pays à partir du 7 mars. Chez les syndicats, comme dans l’opposition, personne ne veut abandonner le combat et continue à militer pour un retrait total de la réforme des retraites. Du côté de l’exécutif, les choses sont plus contrastées. Après s’être montré inflexible sur les premières décisions annoncées, le gouvernement tente de se montrer ouvert à la négociation, notamment sur la question des carrières longues.
Interrogé le 31 janvier dernier lors des questions au gouvernement, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a, pour sa part, soutenu le caractère essentiel de cette réforme des retraites. Il a, en effet, affirmé que si la réforme des retraites n’était pas votée, “le niveau moyen des pensions des retraités baisserait de 20%, comme l’a indiqué le Conseil d’orientation des retraites”. Une formule qui n’a pas manqué d’inquiéter des retraités actuels et futurs face à l’augmentation du coût de la vie et à une inflation de plus en plus préoccupante.
Retraite : le niveau de vie des retraités en danger
Pour mieux comprendre les propos du ministre du Travail, il faut se référer au Conseil d’orientation des retraites (COR) qui évoque principalement une baisse du niveau de vie des retraités par rapport à celui des actifs. Comme le rapporte Capital, celui-ci va chuter de 30% d’après le rapport annuel du COR, publié en septembre 2022, affirmant que “l’évolution des pensions est moins dynamique que celle des salaires en fin de carrière”.
En cause ? Le taux de remplacement, qui est l’écart entre le dernier revenu et le niveau de pension. Celui-ci ne cesse de baisser au fil du temps puisqu’il a chuté de 79,2% pour les générations nées en 1938 à 73,8% pour celles des années 50. Le directeur des études à l’Institut Sapiens, Erwann Tison, explique, en effet, que “les salaires augmentent beaucoup plus vite que les pensions [alors que] le taux de remplacement stagne”.
Retraite : une réforme des retraites nécessaire ?
Très impacté par l’inflation, le niveau de vie des retraités connaît une dégradation progressive. Les prévisions du COR intègrent ainsi l’hypothèse d’un âge de départ à 64 ans, tout en relevant la durée de cotisation, comme le prévoit le gouvernement, avec un taux plein à 43 ans. Dans ce contexte et, en fonction de ces données, la réforme des retraites n’aurait pas un impact majeur pour inverser cette tendance.
D’après certains économistes, l’équilibre du régime impose une augmentation des cotisations. Sans cette mesure, une baisse du niveau de vie relatif des retraités sera forcément au programme des prochaines années. Si la réforme n’empêchera pas totalement cette baisse, elle permettra toutefois de reculer le moment où les pensions devront être baissées. Plusieurs économistes font d’ailleurs état d’une réforme qui “sera loin d’être la dernière” dans les décennies qui arrivent.