De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Ce début d’année est marqué par une contestation sociale grandissante, qui rassemble les Français, l’opposition et les syndicats afin de protester contre une réforme des retraites hautement controversée. Face à cet élan collectif, le gouvernement ne bouge pas d’un pas et souhaite faire voter cette réforme jugée indispensable, malgré les nombreux appels aux négociations. Du report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans à la hausse des cotisations et à la suppression des régimes spéciaux, c’est pourtant un bouleversement complet qui est prévu pour le système des retraites français. Au sein de ce tourbillon, l’exécutif voit ainsi disparaître petit à petit des radars les promesses faites par Emmanuel Macron durant le confinement. Pour quelles raisons ?
Réforme des retraites : quel impact pour les travailleurs de deuxième ligne ?
En 2020, la France a dû affronter, comme le monde entier, la pandémie de Covid-19, qui a considérablement endommagé l’économie française et fragilisé de nombreux citoyens, malgré les aides apportées par l’Etat. Durant le confinement, au cours de plusieurs allocutions, le Président de la République, Emmanuel Macron, s’était, dès lors, adressé aux Français pour leur annoncer progressivement les mesures mises en place afin de lutter au mieux contre le virus.
Lors de cette période, le chef de l’Etat avait ainsi mis en lumière une catégorie de la population peu reconnue, les travailleurs dits “de deuxième ligne”. Dans ses propos, il n’avait pas manqué de saluer à quel point, à cet instant, “le pays [tenait] tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal”. Il avait également ajouté qu’il était nécessaire de “reprendre le flambeau et donner toute sa forme [au principe d’utilité commune]” avec, en ligne de mire, une revalorisation de ces métiers.
Réforme des retraites : un rapport accablant sur les métiers de deuxième ligne
Afin de poursuivre cette mise en valeur des métiers de deuxième ligne, le gouvernement avait alors confié, fin 2020, une mission de revalorisation de ces métiers, qui a abouti, un an plus tard, à un rapport remis à la ministre du Travail en poste à ce moment, Elisabeth Borne. Dans ce rapport, 4,6 millions de travailleurs de deuxième ligne étaient recensés avec des salaires de 30% inférieurs à ceux du reste des travailleurs.
En outre, il était observé des contrats plus précaires, des perspectives d’évolution majoritairement limitées, mais aussi des activités professionnelles réalisées à temps partiel. Avec, pour conséquence, des cotisations réduites, des pensions également, ainsi que des départs à la retraite tardifs, souvent avec décote.
Réforme des retraites : des promesses non tenues par le chef de l’Etat
Face à ce constat, le rapport évoquait, par ailleurs, la question essentielle de la soutenabilité, dans le temps, de ces métiers, qui ne bénéficient pas des critères de pénibilité. Ainsi, les aides à domicile, les employés de la grande distribution, ainsi que les éboueurs ne peuvent cumuler des points pénibilité, sauf en cas de travail de nuit.
Alors que des changements étaient attendus dans la réforme des retraites présentée par Elisabeth Borne au mois de janvier, aucune des promesses faites par Emmanuel Macron n’est réalisée pour ces métiers. Il était notamment question d’un compte épargne-tempsafin d’alléger la fin de carrièreou de négociations envisageables sur la pénibilité. Un point noir supplémentaire pour l’adoption de cette réforme des retraites largement discutée.