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Ce lundi 23 janvier, la réforme des retraites est présentée en Conseil des ministres par le gouvernement. Jeudi 19 janvier dernier, une grève interprofessionnelle et massive a eu lieu contre cette même réforme. Alors que l’annonce de la prochaine date de mobilisation a été communiquée par les syndicats, le gouvernement d’Emmanuel Macron poursuit sa route sans dévier de la trajectoire : les débats parlementaires autours de la réforme ne tarderont pas et l’objectif de l’exécutif reste son entrée en vigueur à l’été prochain.
Le 6 février, les débats parlementaires seront entamés, leur durée totale étant d’ores et déjà limitée à 50 jours, comme le rapportent nos confrères de franceinfo. Suite aux revendications exprimées en masse par les grévistes, il semble que le Chef de l’Etat reste de marbre. En conférence de presse dimanche 22 janvier, Emmanuel Macron a confirmé ne pas vouloir toucher au texte avant son entrée à l’Assemblée.
Réforme des retraites : les débats parlementaires feront ils bouger les choses ?
En effet, le président a souligné que seuls les débats parlementaires pourraient être à l’origine de certains aménagements, ou modifications du texte de la réforme des retraites. Une démarche qu’il a par ailleurs justifiée par son élection en juin dernier, alors que le recul d’âge porté dans sa campagne électorale a déjà été abaissé depuis. Le passage du texte par l’Assemblée nationale pourra donc potentiellement porter ses fruits, même si tout aménagement dudit texte sera conditionnel au rééquilibre financier du système des retraites.
Le recul de l’âge légal de départ à taux plein de 62 à 64 ans, mesure phare de cette réforme, ne fait donc plus partie des éléments renégociables. Jeudi dernier, près de 2 millions de personnes descendaient dans la rue pour exprimer leur désaccord avec les changements que la réforme des retraites portée par Emmanuel Macron vise à instaurer.
Face à cette contestation massive, la stratégie du gouvernement semble consister à ne pas céder, du moins pour le moment.
Un conseiller d’Elisabeth Borne explique la stratégie présidentielle : "On ne va pas se mettre fébrilement à vouloir changer des choses", a-t-il confié à nos confrères. Les principales mesures de la réforme resteront donc pour l’instant inchangées. Le recul de l’âge légal se fera bien par palliers de 3 mois par an, comme le rapporte Le Figaro. A la fin du quinquennat, soit 2027, les retraités partiront donc à 63 ans et 3 mois, pour atteindre la barre fixée des 64 ans à l’horizon 2030, comme le rapporte Europe 1. L’âge du taux plein automatique restera fixé à 67 ans et les congés parentaux seront systématiquement comptabilisés dans le calcul des trimestres. La réforme prévoit également une hausse de la retraite minimum à 85% du SMIC, soit environ 100 euros mensuels de plus que ce que les bénéficiaires touchent à l’heure actuelle. Cette dernière mesure est beaucoup mise en avant par l’exécutif comme une facette sociale de la réforme et semble cruciale au soutient relatif de certains Français pour ce nouveaux texte. Cependant, à l’aube de la présentation de la réforme en Conseil des Ministres, il semblerait que ce pilier de ladite réforme soit en danger. En effet, il n’est pas certains que tous les bénéficiaires potentiels puissent toucher la pension minimale prévue dans la réformedès son entrée en vigueur, et ce pour cause de difficultés techniques. Plus concrètement, ce sont les cas des retraités ayant commencé à toucher leur retraite avant 2010 qui posent problème. Leur réévaluation devra se faire à la main, faute de base de données numérique regroupant tous leurs dossiers, comme elle a été introduite à compter de 2010. Le repérage des individus concernés ainsi que la réévaluation en elle-même seront donc pour bon nombre de cas faits de manière analogue, ce qui est extrêmement chronophage et ouvre la porte aux erreurs à répétition.Réforme des retraites : l’exécutif "garde le cap"
Réforme des retraites : la pension de 1 200 euros compromise par des "difficultés techniques"