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C’était une nouvelle espérée par un grand nombre d’aidants : la prochaine réforme des retraites prévoit enfin de leur accorder la place qu’ils réclament depuis de nombreuses années. En effet, les conditions nécessaires pour bénéficier d’une retraite à taux plein devraient bel et bien être assouplies, si l’on en croit les annonces du gouvernement. Pourtant, certaines modifications pourraient créer de nouvelles frustrations et venir pénaliser certains aidants. Voici toutes les informations à connaître sur la question.
Réforme des retraites : quelles conditions pour les aidants ?
En France, plus de 40 000 personnes sont concernées par les débats autour des aidants, qui souffrent de difficultés pour obtenir une retraite à taux plein. Dans cette optique, la réforme des retraites imaginée par l’exécutif vient rebattre les cartes et modifier des conditions discutées durant un long laps de temps. Pour s’occuper d’un proche handicapé, il n’est, en effet, pas rare de devoir s’arrêter de travailler et ainsi mettre entre parenthèses sa carrière. En tant qu’aidant, il est ainsi possible de cumuler des trimestres de retraite, tout en ayant stoppé son activité professionnelle.
Afin de bénéficier de ces trimestres, il est toutefois indispensable de recevoir une prestation familiale dans le cadre d’un arrêt ou d’une réduction d’activité. Le taux d’incapacité de la personne aidée doit, pour cela, être supérieur à 80%. Avec la réforme des retraites, l’exécutif souhaite agrandir le nombre de bénéficiaires et ainsi ouvrir ce statut d’aidants aux personnes extérieures au cercle familial. En parallèle, il sera envisageable de ne pas vivre sous le même toit que la personne aidée et le taux d’incapacité, pour les enfants, pourra être inférieur à 80%.
Réforme des retraites : un statut d’aidant précaire
Dans l’Hexagone, il existe, pour l’heure, entre 8 et 11 millions d’aidants. Fréquemment obligés de stopper leur carrière, de manière temporaire ou définitive, ils se voient dans l’impossibilité de cotiser normalement pour leur retraite. Le gouvernement penche donc pour la création d’une assurance vieillesse des aidants, qui permettrait ainsi la validation de trimestres élargie à davantage d’aidants.
Toutefois, pour de nombreuses associations et collectifs, ces mesures ne sont pas suffisantes pour solutionner les trimestres manquants et les cotisations insuffisantes. Dans la majorité des cas, ce sont, dès lors, des mères d’enfants handicapés qui accèdent au statut d’aidant et se retrouvent dans une précarité financière accrue au moment de la retraite. Il faut rappeler que les aidants n’auront pas accès à la pension minimale de 1 200 euros promise par le gouvernement, en raison du seuil de cotisation nécessaire pour l’obtenir.
Réforme des retraites : des aidants pénalisés ?
La réforme des retraites pourrait ainsi venir pénaliser les aidants. Avec l’inflation actuelle, la baisse du pouvoir d’achat engendre des difficultés pour cette catégorie de Français, qui devraient être très impactés. Les associations d’aidants pointent, dès lors, du doigt l’absence de rétroactivité prévue par la réforme. Marion Aubry, vice-présidente de l’association TouPi, évoquait d’ailleurs, auprès de l’AFP, "des générations futures [uniquement concernées], où le plein effet se verra dans 30 ans ou plus".
Le Collectif Inter-Associatif des Aidants Familiaux (CIAAF) appelle ainsi, sur Franceinfo, à "aller plus loin" en autorisant une affiliation de plusieurs aidants à l’AVA, notamment "un frère et une soeur, qui accompagnent un troisième frère en situation de handicap". Pour eux, "sans les aidants, le système de santé s’effondrerait". Il faut rappeler que le travail informel des 3,9 millions de proches aidants représentait en 2014 entre 7 et 18 milliards d’euros.