De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Le sujet explosif de la rentrée. Éclipsée par deux ans et demi de pandémie, la réforme des retraites est de nouveau au premier plan en ce mois de septembre 2022… Et pour longtemps. Alors candidat à l’élection présidentielle, Emmanuel Macron ne cachait pas son envie de réformer une bonne fois pour toutes le système des retraites français et il y a donc peu de chance qu’il recule sur la question. Faut-il s’attendre à un passage en force ? Le chef de l’État n’a pas encore tranché, mais la question est bel et bien sur la table.
Réforme des retraites : passage en force ou en douceur ?
Elle devrait être réglée ce lundi 26 septembre au matin, puisque le Conseil des ministres va plancher sur trois textes importants : le projet de loi de finance, le budget de la Sécurité sociale et les énergies renouvelables. Selon les informations du Parisien, "la réforme des retraites ne devrait pas figurer dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale" présenté aujourd’hui aux ministres. Néanmoins, "toutes les options sont sur la table", insiste de son côté l’Élysée auprès du quotidien francilien.
Emmanuel Macron devrait consulter dans les prochains jours, recevant mercredi la Première ministre Elisabeth Borne, des membres éminents du gouvernement, mais aussi François Bayrou, allié de la présidence qui n’a pourtant pas caché son mécontentement ces derniers jours. Prenant la parole à Guidel (Morbihan) pour les journées parlementaires, le maire de Pau a déclaré, cité par Le Parisien : "Prendre trois ou quatre mois pour réfléchir ensemble, mettre sur la table des faits et des options, serait bon pas seulement pour la paix civile, mais pour la réforme elle-même".
De son côté, l’ancien Premier ministre Edouard Philippe souhaite que la décision soit prise "vite" : "Faisons en sorte que soit on bouge rapidement, soit on bouge un peu moins rapidement, mais disons comment nous allons faire", a-t-il affirmé lors du même rassemblement ce week-end.
Alors, quelle conduite le gouvernement va-t-il choisir ? À ce sujet, le ministre de l’Action et des Comptes publics Gabriel Attal n’a pas caché le jeu du gouvernement : il va très bientôt falloir travailler plus. Voici les dernières annonces.
Réforme des retraites : "Travailler plus pour vivre mieux"
Interrogé par Le Journal du Dimanche, Gabriel Attal a mis les choses au clair : "Oui, nous ferons la réforme des retraites". Pas d’hésitation donc de ce côté-là, ni en ce qui concerne la marche à suivre : "Les nouveaux droits, l’amélioration de nos services publics, cela passe par l’activité", ajoute-t-il auprès de l’hebdomadaire, avant de conclure qu’il faudra "travailler plus pour vivre mieux".
Une petite phrase qui pourrait mettre le feu aux poudres, car les Français sont majoritairement opposés à un recul de l’âge de départ. Selon un sondage* "Opinion en direct" Elabe pour BFMTV, seulement 21% des personnes interrogées sont d’accord pour augmenter l’âge de départ à la retraite.
Comment justifier alors une telle décision ? Auprès du Journal du Dimanche, Gabriel Attal rappelle que "notre régime est déficitaire" et qu’il faudra financer certaines autres mesures, comme le hausse de la retraite minimale à 1 100 euros. "Or, nous ne voulons pas augmenter les impôts, ni faire exploser la dette que les générations futures devront payer tôt ou tard", a-t-il conclu auprès de l’hebdomadaire. À quelle sauce allez-vous être mangé ? La Première ministre a répondu la question ce matin-même.
*Échantillon de 1 002 personnes représentatif des résidents de France métropolitaine âgé de 18 ans et plus. Interrogation réalisée par Internet du 20 au 21 septembre 2022.
Retraite : "On décidera d'ici la fin de la semaine"
Réformer oui, mais comment ? Selon Le Parisien, le gouvernement aurait deux options sur la table. La première est "uniquement financière" et permettrait d’équilibrer les comptes. La seconde est "plus globale" et pourrait comporter "un chantier sur la pénibilité". Une présentation en deux temps pourrait également être choisie, avec un premier volet sur l’augmentation de la durée de cotisation ainsi que la revalorisation des retraites minimales. Le second volet, qui arriverait plus tard, concernerait l’âge de départ, qui serait alors allongé.
Invitée sur BFMTV ce lundi 26 septembre, la Première ministre Elisabeth Borne a confirmé que la réforme était "prioritaire" et a donné rendez-vous aux Français d'ici quelques jours : "Avec le président de la République, on décidera d'icil a fin de la semaine". "On cherche la meilleure voie pour à la fois mettre en oeuvre cette réforme à l'été 2023 et en même temps laisser la place au dialogue et à la concertation", a-t-elle ajouté auprès de la chaîne de télévision. Au sujet du recours au 49.3, la Première ministre a affirmé : "Ma méthode, c'est la recherche de dialogue, de compromis. En même temps, les Français ne comprendraient pas que l'on soit bloqués (...) C'est un des outils qui est à la disposition du gouvernement si on constate une situation de blocage".
La réforme n’est même pas entamée que le gouvernement est déjà secoué. Interrogé par Le Parisien, un ministre explique : "Emmanuel Macron veut aller vite, mais il est secoué par les prises de position de Bayrou et de quelques-uns de ses proches. Quant à Elisabeth Borne, elle ne veut pas se cogner frontalement à la CFDT par une réforme à la va-vite". Selon un autre membre du gouvernement, il va falloir doser entre douceur et fermeté.