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Serait-ce la solution miracle ? Alors que le débat entre répartition et capitalisation réapparaît lors de chaque réforme des retraites, le gouvernement ne veut pas remettre en question le système historique par répartition. Mais des voix s’élèvent contre. Et veulent se faire entendre : dans une tribune publiée dans le JDD samedi 18 février 2023, un collectif d’économistes et d’entrepreneurs prennent parti pour un système de capitalisation collective en prenant comme exemple la caisse des pharmaciens (la CAVP).
Retraite : le pouvoir d'achat fortement réduit
Et les signataires ne mâchent pas leurs mots dans la tribune : "S’agissant des retraites, les réformes douloureuses se succèdent depuis trente ans. Les cotisations ont augmenté, l’âge de départ a reculé, les modalités de calcul et de réévaluation des pensions ont été durcies. Cela réduit aussi bien le pouvoir d’achat des actifs que celui des retraités".
Avec, pour conséquence, selon eux, une baisse drastique du pouvoir d’achat des retraités : "Selon le Conseil d'orientation des retraites, il reviendra en 2070 au niveau des années 1980, avec une baisse du pouvoir d'achat relatif des retraités de l'ordre de 20% par rapport au reste de la population".
Les causes du déficit trouvées ?
Pour les rédacteurs du texte, le mal est tout trouvé : "Ce recul est la conséquence mécanique d'une démographie chancelante et d'un financement quasi exclusif des retraites au jour le jour par la répartition dans le secteur privé" .
Le système instauré en France après-guerre est pour eux, à bout de souffle : "Limiter le financement des retraites obligatoires à la répartition conduit à paupériser la masse des futurs retraités du privé". Et les signataires de la tribune proposent une solution qui est déjà en place en France pour une profession en particulier.
Les pharmaciens comme exemple gagnant?
Pour eux, la solution existe déjà et consiste en un mix entre capitalisation qui viendrait en complément de la répartition : "L’histoire a voulu que la capitalisation reste facultative. Pour autant, les quelques professions qui ont eu la clairvoyance de réinstaurer des capitalisations obligatoires constatent que c’est une réussite".
Et de prendre des exemples concrets : "C’est notamment le cas des pharmaciens via la CAVP (Caisse d'Assurance Vieillesse des Pharmaciens). Une partie de leur retraite complémentaire repose sur la capitalisation collective, ce qui permet d’épauler leur répartition moins rentable en raison de la démographie. C’est aussi le cas des 4,5 millions de fonctionnaires qui sont affiliés d’office depuis 2005 à la retraite additionnelle de la fonction publique (RAFP)".
Par quel biais cette capitalisation collective pourrait-elle se faire ? "L'Agirc-Arrco dispose d'une réelle légitimité. Elle pourrait créer un équivalent de la RAFP, qui fonctionnerait au profit de tous les salariés du privé", suggère la tribune.
Et cela ferait d’une pierre deux coups, car la mesure "soutiendrait aussi la croissance, en facilitant le financement des entreprises et des chantiers d’avenir".