De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Alors qu’il doit être publié prochainement, le rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) a déjà fuité. Deux mois et demi après l’adoption, puis la promulgation de la réforme des retraites, ses conclusions remettent déjà en cause le bien-fondé de cette réforme et ont relancé le débat autour de sa nécessité. En effet, le gouvernement a été clair : si le régime des retraites ne parvient pas à rétablir son équilibre d’ici 2030, la réforme des retraites sera un succès. A contrario, l’opposition précise que la prédiction du COR d’un déficit jugé “durable” du système prouve son inutilité. Nous faisons le point pour vous.
Réforme des retraites : le COR, un service indépendant mais important
Créé en 2000 sous le gouvernement de Lionel Jospin, le COR a pour mission d’observer le système de retraite par répartition en traçant les perspectives financières à moyen et long terme des différents régimes. Il s’agit d’un service indépendant, toutefois rattaché à Matignon, composé par 41 membres, dont des parlementaires, des partenaires sociaux ou encore des experts du système de retraite. Chaque année, il publie un rapport sur les perspectives des retraites en France : des données importantes, qui risquent fort d’être longuement commentées en cette période de réforme.
Dans son dernier rapport, publié ce jeudi, le COR affirme que la réforme du gouvernement ne permettra pas de ramener les comptes du système de retraite à l’équilibre en 2030. Comme le rapportent nos confrères de BFMTV, la quarantaine de systèmes existants “resterait durablement en déficit”. Après deux années d’excédents, on peut donc envisager un nouveau déficit dès l’année prochaine. Jusqu’en 2030, le déficit s’établirait entre 0,2 et 0,3 point de PIB, soit entre 5 et 8 milliards d’euros par an.
Réforme des retraites : des prévisions pessimistes
Dans ce rapport, les prévisions du COR s’appuient ainsi sur une hypothèse de croissance de la productivité de 1%, soit le scénario retenu par le gouvernement. Contrairement aux prévisions, les quatre scénarios prévus retiennent l’hypothèse d’un taux de chômage à 4,5% en 2032. Il est notamment prévu un régime de base des salariés du privé à l’équilibre jusqu’au début des années 2030 avant une décroissance continue “dans trois scénarios sur quatre”.
Le COR précise toutefois que la situation serait d’autant plus dégradée sans la réforme, qui va ralentir le rythme des départs à la retraite. Une manière de freiner les dépenses avec un PIB, qui va passer de 13,7% en 2022 à 13,5% en 2030. Du côté des pensions, une revalorisation des plus modestes devrait être à l’ordre du jour avec une baisse des plus élevées.
Réforme des retraites : un gouvernement réservé
Face aux premières annonces du COR, le gouvernement n’a pas caché ses réserves devant ces conclusions. Le président du COR a, dès lors, affirmé que “les dépenses de retraites sont globalement stabilisées et même à très long terme”, lors d’une audition devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale.
Des déclarations qui n’ont pas manqué d’agacer la Première ministre, Elisabeth Borne, qui a accusé le Conseil d’orientation des retraites pour la mauvaise image de la réforme auprès de l’opinion. Le COR a depuis évoqué avec fermeté ses travaux en expliquant des problèmes d’équilibre financier, ainsi que la “diminution ou quasi-stabilité des dépenses de retraites” à long terme dans toutes ses hypothèses.