De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Excellente nouvelle pour les exploitants agricoles ! Le niveau minimum de la pension de retraite qu'ils sont supposés percevoir va grimper de 75% à 85% du Smic, indique Capital. Mieux encore ! Cette évolution, par effet de domino, pourrait en amener d'autres du même ordre, pour diverses catégories de la population active assez mise à mal en la matière. Ainsi, nos confrères s'attendent notamment à un bouleversement comparable des mécanismes de rémunération des indépendants, une fois survenue la cessation d'activité. En tout et pour tout, trois propositions de lois ont en effet été déposées à l'Assemblée nationale ou au Sénat, afin d'améliorer les conditions de retraite de nombreux français. Le député communiste André Chassaigne, à l'origine de l'un d'entre elles, n'hésite pas à parler "d'appel d'air".
Il n'est d'ailleurs pas le seul à lutter pour une meilleure retraite des travailleurs précaires, note encore Capital. C'est aussi le cas de la député LREM Jacqueline Dubois et de la sénatrice centriste Nadia Sollogoub, par exemple.
Pensions revalorisées pour les exploitants agricoles : vers le retour des réformes en faveur des retraités ?
Pour autant, ainsi que Planet l'a d'ores et déjà expliqué en long, en large et en travers, un nombre considérable de retraités vont aussi devoir s'habituer à la baisse de leur niveau de vie, au moins comparé à celui des actifs. Dès lors, faut-il voir une inflexion de cette tendance plusieurs fois évoquée dans nos colonnes ? Pas nécessairement. En pratique, ainsi que le soulignait le Conseil d'orientation des retraites (COR) dans son dernier rapport annuel publié le 26 novembre 2020, la réduction progressive du pouvoir d'achat des retraités survient afin d'équilibrer plusieurs décennies de réformes en leur faveur.
Concrètement, cela ne signifie pas que les pensions vont mécaniquement se réduire : elles progresseront simplement moins vite. Du fait de l'inflation et selon les années, cela pourrait s'avérer financièrement pour nos aînés. Ainsi, estime le Cor, leur niveau de vie proportionnel à celui des actifs devrait chuter de 104% aujourd'hui à la fourchette 75-83% en 2070. Mais une question demeure forcément : de quels retraités parle-t-on ?
Retraités : qui sacrifie-t-on au détriment de qui ?
La transformation de notre société et du modèle de redistribution des solidarités inter-générations n'étant pas immédiate, tous les pensionnés ne la connaîtront pas nécessairement. Et pour cause : les retraités de 2070 évoqués par le Conseil d'orientation des retraites ne sont évidemment pas ceux de 2021…
Ainsi, faut-il penser que les dirigeants d'aujourd'hui privilégient le sort des retraités actuels - voir d'hier - au détriment de ceux de demain ? Ils auraient, en tout cas, toutes les raisons de le faire ! Et pour cause : il n'est électoralement pas envisageable de l'emporter contre les retraités d'aujourd'hui. Or, il apparaît aussi nécessaire aux yeux d'un nombre considérable de candidats de réduire la dépense publique.
Les retraités de demain, moins forts politiquement, font donc figure de "variable d'ajustement", indique le politologue Christophe Bouillaud dans nos colonnes. Et lui de pointer du doigt l'égoïsme de leurs aînés…
Les retraités d'hier sont-ils plus égoïstes que les autres ?
En somme, assure le politologue qui enseigne à l'Institut d'Etudes Politique de Grenoble (IEP, Sciences-Po), ce ne sont pas ceux qui ont profité des réformes en faveur des retraités qui devront aussi subir le rééquilibrage. Ce dernier, tel que souhaité par Emmanuel Macron, devrait mécaniquement se traduire par un appauvrissement et une précarisation des retraités de demain, soutient d'ailleurs l'économiste Frédéric Farah, interrogé par Planet.
Il s'agit évidemment de la réforme des retraites, aujourd'hui mise en de côté, mais dont le spectre plane encore régulièrement sur l'actualité.
Et Christophe Bouillaud de brosser un bien sombre portrait des "égoïstes" retraités d'hier : "Les retraités français souhaitent une réforme des retraites qui leur garantira que les pensions des autres demeurent moins élevées afin qu'il soit possible de financer les leurs. En somme, ils veulent que l'on coupe l'échelle qui leur a permis de grimper en haut de l'arbre duquel ils goûtent les fruits".