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"Ce n'est pas le moment de freiner la réforme des retraites, il faut plutôt l'accélérer !" Voici ce que préconise Mercer, spécialiste en ressources humaines, dans sa 13e édition du rapport annuel sur les systèmes de retraite à travers le monde. Car, l’écart de pension de retraite entre les hommes et les femmes demeure dans le monde entier. L'impact de la pandémie de COVID-19 pourrait d’ailleurs accentuer les inégalités. Dans son enquête sur l’indice global des pensions, le leader mondial du conseil en ressources humaines et spécialiste en retraite et investissement, compare 43 systèmes de retraite dans le monde couvrant deux tiers de la population mondiale.
Pension de retraite : les pays où l’écart entre hommes et femmes et le plus élevé
Afin d’analyser au mieux les inégalités sociaux-économiques, Mercer s’est basé sur des chiffres de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) publiés en mars dernier.
Voici donc les pays où les écarts de pension entre hommes et femmes sont les moins importants :
- L’Estonie : 3,3%
- La Slovaquie : 7,6 %
- Le Danemark : 10,6 %
Les mauvais élèves sont :
- Le Japon : 47,4%
- Le Mexique : 42,3%
- L’Autriche : 40,6%
La France aussi n'est pas très bonne élève, avec un écart de 32,5%. C’est plus de 7 points au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE (25,6 %). "Il faut rappeler que ces chiffres concernent ceux qui travaillaient il y a quelques années et qui sont aujourd’hui en retraite", précise Christel Bonnet, directrice conseil transition emploi retraite chez Mercer France. "Dans le futur, les écarts devraient avoir tendance à se réduire, même si l’on ne sait pas encore quel sera l’impact de la crise actuelle."
Comment expliquer de tels phénomènes ?
Écart de pension de retraite : plusieurs facteurs en cause
Deux défis connexes, mais distincts doivent être relevés : "réduire la pauvreté chez les personnes âgées – un phénomène plus fréquent chez les femmes - et endiguer l'inégalité qui existe entre les deux sexes en matière d’emploi (et donc dans les cotisations versées pour une pension de retraite)", avance Mercer.
"Notre étude montre que les raisons de cet écart sont diverses selon les régions étudiées, il n’y a pas de cause unique. Dans chaque pays, des problèmes liés à l'emploi, à la conception des pensions ainsi qu’à des problèmes socioculturels contribuent à ce que les femmes soient beaucoup plus désavantagées que les hommes en matière de pension de retraite", commente le Dr Knox.
Temps partiel, grossesse, éducation des enfants, salaires moins élevés… Si les problèmes liés à l'emploi sont des facteurs importants et bien connus, l'étude révèle que les règles appliquées par les régimes de retraite aggravent le problème. Mercer cite par exemple :
- L’attribution de droits à la retraite non obligatoire pendant le congé parental
- L'absence d’acquisition de droits à une pension pendant la prise en charge de jeunes enfants ou de parents âgés dans la plupart des pays
- L'absence d'indexation des pensions pendant la retraite : l’impact est plus élevé sur les femmes du fait de leur espérance de vie plus longue.
Bien que les femmes bénéficient en France de quelques mécanismes compensation des périodes d’arrêt de travail pour élever les enfants en bas âge (trimestres de majoration pour enfants, ils ne protègent en aucun cas d’une diminution du montant de pension.
Ainsi, en France, les femmes perçoivent un revenu moyen de retraite 28% plus faible que celle des hommes (1 399 € mensuel brut versus 1 947 €). De plus, comme nous pouvons le lire dans le rapport, "les femmes, qui sont majoritairement les aidants des personnes âgées ou handicapées, n’acquièrent aucun droit à retraite pour le temps passé à soutenir les personnes fragiles".
Que faire pour réduire ces inégalités ?
Écart de pension de retraite : quelles solutions ?
Selon Margaret Franklin "l'écart qui subsiste entre les pensions des hommes et celles des femmes" est "une autre problématique de taille. Une situation qui représente un défi supplémentaire urgent. Aussi, plus que jamais, la promesse d'une retraite sûre dépend de l'action collective des décideurs politiques et des parties prenantes du secteur pour examiner les forces et les faiblesses des systèmes de retraite, dans le but d'offrir de meilleures prestations à chaque individu".
Or, pour relancer l’économie, les gouvernements du monde entier n’ont pas hésité à alourdir la dette publique, "réduisant ainsi leurs possibilités futures de soutenir leur population âgée", alerte Dr David Knox, Senior Partner chez Mercer. "Les régimes de retraite du monde entier s'orientent de plus en plus vers des plans d’épargne retraite (à cotisations définies), au détriment des régimes traditionnels (à prestations définies). Malgré ces défis, ce n'est pas le moment de freiner sur la réforme des retraites, il faut plutôt l’accélérer. Les individus doivent assumer de plus en plus la responsabilité de leur propre revenu de retraite, mais ils ont besoin pour cela d'une réglementation et d'une gouvernance solides pour être soutenus et protégés", analyse-t-il.
Et d'ajouter : "Pour commencer, ils doivent supprimer les conditions restrictives d'éligibilité pour les personnes qui souhaitent adhérer à des régimes de retraite liés à l'emploi », détaille-t-il. Il estime, en effet, que chaque individu devrait avoir le droit de participer à un régime de retraite. Et ce, quel que soit son niveau de salaire, son taux d’emploi ou son ancienneté, pour lui permettre de se constituer une pension suffisante. Quant aux fonds de pension, ils peuvent attribuer des droits à retraite pour les personnes qui s'occupent d’enfants en bas âge et de personnes âgées."