Les plus gros dérapages de nos ministresabacapress
Petites phrases assassines, propos parfois dérangeants… Les polémiques se suivent et ne se ressemblent pas avec les ministres du gouvernement actuel. Avec des personnalités politiques parfois très inattendues ! 
Sommaire

François Fillon

© abacapress© abacapress© abacapressFigure du consensus reconnue à gauche comme à droite, le premier Ministre n’est pas un habitué des coups d’éclat. Pourtant, il fait depuis quelques mois des sorties assez surprenantes qui pourraient presque passer pour une volonté de se faire remarquer. François Fillon aurait-il envie de faire oublier les Morano et autres Lefebvre, réputés pour leur spontanéité parfois embarrassante ? Paris réussi avec des propos que d’aucuns jugeront très tendancieux qui ont bouleversé de nombreuses associations, à gauche… comme à droite.

 « Je pense que cette dame n'a pas une culture très ancienne de la tradition française, de l'histoire française et des valeurs françaises », à propos d’Eva Joly qui souhaite supprimer le défilé militaire du 14 juillet… et qui est citoyenne française depuis 1967 (2011)

« L’institution du mariage a un objectif qui est celui de la sécurisation des enfants. C’est un objectif qui ne me paraît pas compatible avec les couples homosexuels » (2012)

Nadine Morano

© abacapress© abacapress© abacapressChouchou des médias - lesquels sont  ravis d’avoir chaque jour une petite perle à se mettre sous la plume - la ministre de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle ne se contente pas de multiplier les boulettes en tout genre. Elle est aussi l’auteure de phrases assassines au goût douteux, qu’elle-même définit comme de bonnes blagues populaires, et elle n’hésite pas à susciter la polémique en caricaturant à souhait les jeunes, les musulmans… ou les deux en même temps.

Vidéo du jour

« Une pizza très spécifique politique » (sic), « la pizza DSK » nappée de « sauce béchamel » à propos des frasques de l’ancien directeur du FMI (2011)

« Ce que je veux d'un jeune français musulman, c'est qu'il aime la France, qu'il travaille, qu'il ne parle pas verlan et qu'il ne mette pas sa casquette à l'envers » (2009)

A un passant sénégalais : « Vous êtes indépendants… » Le passant sénégalais : « C’est vrai qu’on est indépendants…Mais pour tout ce qu’on a fait pour la France, il est normal qu’on… » Nadine Morano : « Bah non, on peut pas accueillir tous les Sénégalais » (2009)

Claude Guéant

© abacapress© abacapress© abacapressLes dérapages sont, plus souvent qu’on ne pense, très contrôlés. Claude Guéant ne peut ignorer les polémiques que ses déclarations - sur l’immigration entre autre - suscitent. Et pourtant, il ne s’arrête guère. Véritable conviction ou formidable outil de communication ? En tout cas, ça marche, jusqu’à provoquer des remous à l’Assemblée nationale du fait de son désormais célèbre « Toutes les civilisations ne se valent pas ». Guéant tient son sujet de prédilection, et il n’est pas prêt de le lâcher, malgré les tollés liées au fameux débat sur l’identité nationale, décrié jusque dans son camp. Extraits choisis… pour la seule année 2011.

« Les deux tiers des échecs scolaires, c'est l'échec d'enfants d'immigrés » (2011)

« Les Français, à force d’immigration incontrôlée, ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux » (2011)

« Le nombre de musulmans pose problème » (2011)

David Douillet

© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress© abacapressLe Ministre des sports a commencé très fort sa carrière politique, même si ses dérapages sont bien antérieurs à la prise de ses nouvelles fonctions. Mais des femmes aux homosexuels, le judoka français, qui compte parmi les plus titrés de l'histoire, a régalé rétroactivement touss les observateurs.

« On dit que je suis misogyne. Mais tous les hommes le sont. Sauf les tapettes ! » (1997)

« J'ai une authentique admiration pour les femmes qui vouent leur vie aux leurs. C'est la mère qui a dans ses gènes, dans son instinct, cette faculté originelle d'élever les enfants. […] Pour moi, une femme qui se bat au judo ou dans une autre discipline, ce n'est pas quelque chose de naturel, de valorisant. Je pense que la femme est mieux au foyer, à gérer affectivement la cellule familiale » (1997)

A noter que sa ministre de tutelle, Roselyne Bachelot, qui n’avait aucune idée de l’auteur de ses propos, a déclaré à ce sujet : « C'est vraiment quelqu'un dont je n'accepte pas les commentaires. Il arrive dans la même phrase à être sexiste et homophobe ». Le principal concerné a selon elle « des progrès à faire ». A bon entendeur…

 Crédit photo: © Christophe Peus/Wikimedia

Thierry Mariani

© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress© abacapressAu sein de la droite populaire, le ministre en charge des Transports aime fréquemment revenir sur l’identité nationale et le thème de l’immigration, et n’hésite pas à soutenir Claude Guéant dans toutes les polémiques qui suivent les propos du ministre de l’Intérieur. Quitte à pousser le bouchon un peu loin et à être taxé de racisme et d’islamophobie par quantité d’intervenants politique de tout bord.  Retenons cette phrase sans équivoque qui a suscité beaucoup de réactions indignées.

« Pourquoi l'islam ? Cela relève d'une politique de clarté. Les autres religions ne posent pas de problèmes. Ce ne sont pas le catholicisme, le protestantisme ou le judaïsme qui posent des problèmes » (2011)

Gérard Longuet

© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress© abacapressLe ministre de la Défense était connu pour son franc-parler. Désormais, il est célèbre pour des phrases un peu trop spontanées qui ont fait bondir droite comme gauche, hétérosexuels et homosexuels, blacks, blancs et beurs. L’unanimité donc contre cet ancien militant d’extrême-droite - qui a rédigé en 1972 le programme économique d'un nouveau parti à l’époque, le Front national - et qui s’est illustré en la matière en déclarant récemment « ou on sort de l'euro ou on sort des 35 heures, mais on ne peut pas avoir les deux ».

 « C'est extrêmement réjouissant de savoir que l'on promeut en effet des formes nouvelles de sexualité dans l'école. Et qu'on combat en même temps la pédophilie. Y a quand même un moment où il faut savoir sur quelles valeurs on s'arrête, mais enfin... » (2008)

A propos de Malek Boutih, qui visait la tête de la Halde* : « C'est un homme de grande qualité mais ce n'est pas le bon personnage […] Schweitzer c'est parfait, un vieux protestant, parfait » (2011)

*Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité

Crédit photo :  ©Wikimedia/Laurent_Hénart 

François Barouin

© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress© abacapressLe très chiraquien ministre de l’Economie n’a pas fait souvent parler de lui. Une seule fois, et c’est la bonne. Un dérapage politique qui, une fois n’est pas coutume, n’a rien à voir avec l’immigration, l’homosexualité, les Roms ou l’identité nationale. Mais qui restera dans les annales de la provocation. 

Le 8 novembre dernier, François Barouin accuse les socialistes d'avoir pris le pouvoir par « effraction » en 1997, lorsque, du fait de la dissolution de l’Assemblée et d’élections très défavorables à la droite,  Lionel Jospin devient premier Ministre. Si fait rarissime, la séance des questions au gouvernement est  levée, la phrase de François Barouin passe aussi mal chez la gauche que chez les électeurs : ce sont eux qui avaient voté, en 1997, et choisi de mettre la gauche au pouvoir.

Luc Châtel

© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress© abacapressLuc Châtel est ministre de l’Education. Il a aussi été porte-parole du gouvernement. Une fonction qui demande sang-froid et maîtrise de soi, connaissances des dossiers… En 2009, alors que la droite patauge dans l’affaire de l’Epad*, Luc Châtel va faire une étrange déclaration. Alors qu’un journaliste l’interroge à propos de la possible élection de Jean Sarkozy - deuxième fils du Président - à la tête de l’organisme après un Conseil des ministres, il répondra ceci : « On veut interdire l’élection à un candidat sur la base de son origine, de sa jeunesse… Je ne sais pas ce qu’on va trouver la prochaine fois, la race ? » Un argument qui surprendra bon nombre de personnes, et carrément hors contexte lorsque l’on sait qu’à l’époque, Jean est âgé de 23 ans, n’est doté d’aucun diplôme ni d’expérience professionnelle. 

Sans parler de l’utilisation du mot « race », dont l'utilisation dans le cadre officiel d'une mention raciale est interdite en France.

*Etablissement public d'aménagement de la Défense

Laurent Wauquiez

© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress© abacapressLe ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche aime rappeler son goût pour le franc-parler, l’anti langue de bois, comme d’autres de ses collègues, accusés fréquemment de dérapages. Et Laurent Wauquiez a son propre domaine réservé : les pauvres, qui bénéficient des minima sociaux, et les actifs en arrêt maladie. Florilège.

« Les dérives de l'assistanat » sont  « le cancer de la société française » (2011)

« On comprend bien que si jamais, quand vous tombez malade, ça n'a aucun impact sur votre indemnité et votre salaire, le résultat quand même c'est que c'est pas très responsabilisant » (sic)

Sans oublier cette phrase, à propos de DSK, bien avant ses déboires : « Dominique Strauss-Kahn est à Washington, il a sûrement une très belle maison qui donne sur le Potomac. Ce n’est pas la Haute-Loire, ce n’est pas ces racines-là » (2011)

Frédéric Lefebvre

© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress© abacapress© abacapressParfois qualifié de « Morano masculin », véritable phénomène médiatique, Frédéric Lefebvre est un familier des boulettes et gaffes en tout genre. Le  secrétaire d'Etat, chargé notamment du Commerce, dépasse parfois, à trop défendre les décisions de son mentor et patron, Nicolas Sarkozy », les bornes de la limites du politiquement correct. A propos des Roms bien sûr, des chômeurs, mais aussi des immigrés clandestins… venus d’Afghanistan, et qui fuient les violences de leur pays. 

« Alors que de nombreux pays du monde, dont la France, sont engagés en Afghanistan, qui pourrait comprendre que des Afghans dans la force de l’âge n’assument pas leur devoir, et échappent à la formation que, notamment les forces françaises, leur proposent pour défendre leur propre liberté dans leur pays? » (2009)

« Des faits avec des gens du voyage, c'est pas la première fois qu'y en a dans notre pays, et des faits graves. Y suffit d'interroger les Français […] Les gens subissent des actes de délinquance beaucoup plus importants quand il y a un camp qui est installé que quand y en a pas. Ça c'est une réalité, il ne s'agit même pas de statistique »

Et juste pour le plaisir, une petite boulette passée relativement inaperçue en plein débat sur l’âge légal de la retraite : « Une promesse : arrêter de travailler à 50 ans, pour voyager, apprendre la musique… » (2009)