De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
À minuit, vendredi 17 février, les députés n’ont pas pu examiner l’article 7 de la réforme es retraites. L’article qui pousse l’âge légal de départ à 64 ans. Il faut dire que dans les travées, Les Insoumis ont joué à fond la carte de la "guérilla parlementaire" dans une atmosphère électrique. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt a tenu bon, il hurle en direction des Insoumis : “Personne n’a craqué !“. Insulté et ciblé en continu, grillé pour avoir fait des mots croisés pendant un débat, le ministre vit ce vendredi soir comme une libération.
Des débats impossibles ?
Des tentatives pour faire avancer les débats ont pourtant eu lieu, explique Le Parisien. Au bout de sept jours, Fabien Roussel a Philippe Martinez (CGT) au téléphone et Olivier Faure a Laurent Bergé (CFDT). Les deux font passer le même message : ils en ont marre des débordements à l’Assemblée et veulent que l’article 7 soit débattu. Pierre Jouvet, en réunion avec la Nupes acquiesce : “On n’est pas obligé d’être toujours con. Discuter de l’article 7, ça permet aussi de mettre les LR et le RN mal à l’aise“. Mais les Insoumis ne changeront pas de position, quitte à fracturer la Nupes.
Du côté du RN on a aussi tenté d’accélérer les débats, en vain : “On a accéléré les débats en retirant deux à trois amendements. On a aussi échangé avec nos collègues LR qui en ont retiré 4, 5. On a fait passer le message aux députés RN qu’ils pouvaient aller à la buvette, mais qu’ils devaient rester pas loin de l’hémicycle. Et quelques amendements avant le vote, on leur a dit de vite revenir dans l’hémicycle“, dévoile une source proche de Marine Le Pen.
Des bagarres entre députés ?
Mais les débats se sont enlisés et plusieurs bagarres ont même éclaté entre députés ! L’Insoumis Louis Boyard a lancé un virulent “ferme ta gueule !“ au Modem Erwan Balanant tandis que le LR Aurélien Pradié a failli emplafonner le Horizon Laurent Marcangeli. Un député témoigne : “Marcangeli a n… Pradié sur une élection en Corse, et ils en sont venus aux mains“. Les huissiers sont intervenus.
Les insultes, elles, sont presque devenues monnaie courante : "Pisseuse ! T’étais pas née dans les années 1980“, a reçu comme insulte la députée écolo Sabrina Sebaihi. Avec ses collègues, elles ont décidé de mettre en place un compte Instagram, encore confidentiel, pour dénoncer le sexisme qu’elles subissent dans l’hémicycle. Son nom : “Balance ton intimidation“.
Une buvette bien fréquentée
Ces excès sont-ils le fait d’une buvette trop fréquentée ? “Certains députés sont ivres : ça vide les tonneaux à vitesse grand V“, rapporte une députée. Les huissiers ont vu vomir un élu. La présidente de séance, elle, n’aurait plus les idées très claires après le dîner. Un haut gradé de l’Assemblée estime carrément qu’il faut renforcer le service boissons : “Il n’y a jamais eu de mandature où il y avait eu autant de clients à la buvette. Il va falloir réadapter les effectifs“.
Les cernes se sont aussi creusés sur les visages des élus après deux semaines de débats très très longs. Car tous les groupes avaient donné comme consigne à leurs élus d’être présents obligatoirement tout le long des débats.
Résultat : “À la résidence hôtelière de l’Assemblée, c’est blindé, il n’y a plus une chambre“, sourit une élue de Renaissance. Nul doute que ces quinze jours particulièrement animés auront laissé des traces dans les rangs des élus.