Cumul emploi-retraite : les gros défauts de l’exerciceIstock
Le cumul emploi-retraite permet aux assurés qui le souhaitent de reprendre un emploi pour gonfler le niveau de leur pension. Malheureusement, l'exercice n'est pas parfait. Il peut même, dans certains cas, s'accompagner d'effets pervers.
Sommaire

Tout le monde ne souhaite pas s’arrêter de travailler. C’est précisément pour cela qu’un certain nombre de Françaises et de Français envisagent de repousser leur âge de départ à la retraite… quand ils ne retrouvent tout simplement pas un emploi après leur cessation d’activité. Une formation professionnelle couplé à un bilan de compétences peut les aider dans leurs démarches de recherche d'emploi.

Néanmoins, parfois, c’est la nécessité qui guident ces nouveaux retraités : le niveau de vie baisse une fois la liquidation des droits et la dynamique des dernières années n’est guère engageante pour les anciens travailleurs. Dans tous les cas, il leur est possible de faire appel à deux dispositifs différents : la retraite progressive, qui permet de transitionner en douceur tout en réduisant le temps passé à exercer et le cumul emploi-retraite ; pensé au contraire pour celles et ceux qui seraient déjà partis.

"Le cumul emploi-retraite permet au retraité du régime général de reprendre une activité professionnelle et de cumuler les revenus de cette activité avec ses pensions de retraite. Le cumul peut être total ou partiel selon la situation du retraité", peut-on lire sur le site du service public, qui précise cependant qu’à la différence de la retraite progressive, "la nouvelle activité ne permet plus d’acquérir de nouveaux droits à la retraite". En effet, en dépit de tous ses atouts, le dispositif compte un certain nombre de limites. Récapitulatif des points à connaître.

Cumul emploi-retraite : de quoi faut-il se méfier ?

Parce qu’il ne permet pas d’accumuler de nouveaux droits, le cumul emploi-retraite ne saurait être une solution viable pour les assurés dont la pension, prestations comprises, est de toute façon insuffisante… sauf à accepter l’idée qu’il leur faudra travailler jusqu’au bout. En outre, certaines prestations se marient assez mal avec le dispositif, indique Notre-Temps. C’est le cas du minimum vieillesse, qui ne peut simplement pas être cumulé avec un revenu d’activité… Ce qui signifie donc que tous les bénéfices associés à la reprise du travail sont simplement annulés. Selon l’association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC), c’est un problème important. "Ceux qui ont le plus besoin d’argent pour vivre et les moins formés sont les premiers à accepter de travailler clandestinement. Ils devraient aussi pouvoir profiter du cumul emploi-retraite, pour éviter qu’il ne creuse davantage les inégalités", plaident-ils.

Vidéo du jour

Cumul emploi-retraite : attention, il peut faire sauter votre réversion !

Comme le minimum vieillesse, la pension de réversion se marie très mal avec le cumul emploi-retraite. Sur son site, le magazine Capital n’hésite pas à parler d’effet "pervers". Force est de constater, de fait, que dans certaines situations la conjugaison de ces deux mécanismes n’est pas possible. Elle peut même rendre impossible la perception de toute pension de réversion, comme l’a expliqué Planet.

Le souci, notent nos confrères, vient  de la règle de "cristallisation". Cette dernière rend impossible la révision de la pension de réversion passés trois mois après la demande. Problème ? L’accès à la pension de réversion est conditionné à un plafond de revenu, qu’il est aisé de franchir en cumulant retraite et emploi. Or, quiconque en ferait la demande alors que ses ressources sont gonflées par la reprise d’activité n’aurait tout simplement pas le droit à une réversion… et ne pourrait pas la redemander ; cette dernière s’avérant "cristallisée".

Cumul emploi-retraite : gare aux impôts !

Dernier danger avec le cumul emploi-retraite : la fiscalité. En effet, le dispositif peut s’avérer moins intéressant financièrement, dès lors qu’il fait augmenter les impôts des Françaises et des Français concernés. C’est d’ailleurs, affirme encore Capital, le principal inconvénient du processus. Bien souvent, pour 100 euros de revenus supplémentaires, il faudra payer 30 euros d’impôts ; voire 41 pour celles et ceux imposés à 41%. C’est un élément important, qu’il convient de garder en tête avant de se décider à reprendre une activité.

Cependant, il est possible de nullifier l’impact d’une telle situation, notamment en ouvrant un PER. Ainsi faisant, il est possible de défiscaliser tout ou partie des revenus perçus en les plaçant sur son plan d’épargne. Vous en contrôlerez mieux la sortie et pourrez donc lisser l’impôt au final.