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C’est un sujet qui inspire beaucoup les candidats. Depuis la publication du dernier rapport du Conseil d’analyse économique (CAE), la thématique de l’héritage fait couler beaucoup d’encre. Cela n’a rien d’étonnant, à en croire le collectif d’experts et d’économistes chargé de conseiller le Premier ministre : le modèle de la succession français n’est plus fonctionnel, affirment-ils. "En France, la part de la fortune héritée dans le patrimoine total représente désormais 60% contre 35% au début des années 70", alertent-ils d’abord, rappelant ensuite qu’il est devenu difficile d’accéder aux plus hauts niveaux de vie sans en passer par la transmission de patrimoine.
Les experts recommandent donc une transformation conséquente de la fiscalité de l’héritage. Plusieurs prétendants à l’Elysée, à gauche notamment, se sont emparés de ces propositions. Tous, cependant n’envisagent pas les mêmes solutions que le Conseil d’analyse économique (CAE). Ainsi, certains proposent de taxer lourdement l’héritage. Qui sont-ils au juste ?
Présidentielle 2022 : la gauche veut-elle taxer l’héritage ?
Le dernier candidat de gauche à s’être exprimé sur la question n’est autre que Fabien Roussel, investi par le Parti Communiste Français. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne s’oppose pas particulièrement au modèle actuel. "Il veut protéger les petits héritages, cela correspond à des choix de redistribution", a ainsi fait savoir son entourage qui précise tout de même qu’il entend aussi s’attaquer aux niches fiscales… Sans préciser comment, encore, informe Libération.
La ligne d’Anne Hidalgo, du Parti socialiste, consiste elle à "faciliter la transmission en abaissant la fiscalité des successions pour 95% des Français". Ce qui passera donc par une hausse d’impôts sur certains héritages. Seulement ceux supérieurs à 2 millions d’euros, poursuivent nos confrères.
Présidentielle 2022 : qui sont ceux qui vont plus loin sur l’héritage ?
Le maître-mot de la gauche, en matière de succession et pour 2022, semble être "justice". C’est en tout cas ce que l’on pourrait penser en écoutant l’équipe de campagne de Yannick Jadot, qui s’est exprimée dans les colonnes de Libération.
"Il faut rendre la fiscalité plus juste. L’idée est de limiter à 100 000 euros défiscalisés les donations et héritages tout au long de la vie, quel que soit le lien familial, puis, au-delà d’instaurer un barème progressif et réel, qui ne soit pas mis à mal par les contournements. Les niches fiscales seront passées en revue, et, pour certaines, supprimées", on en effet fait savoir ses soutiens.
En outre, la proposition du candidat écologiste repose sur un accroissement de la fiscalité pour les classes moyennes supérieures. "En gros le top 15 % ou top 20 % des héritiers, vont payer davantage de droits", précise l’économiste Camille Landais.
Fiscalité de l’héritage : et du côté de la France Insoumise ?
L’ancien patron de la France Insoumise envisage un certain nombre de mesures en matière d’héritage. A commencer par "tout taxer"... "au-delà de 12 millions d’euros" ! C’est-à-dire, explique-t-il de son propre chef, ponctionner en grande majorité "0,01 %" des Françaises et des Français.
"Je ne suis pas intéressé par la confiscation des petites maisons, ni des automobiles, ni des frigos des gens. Et avec 12 millions d’héritage, on ne jette personne dans la misère", a-t-il déclaré auprès de Libération, en janvier dernier. Cette mesure explique d’ailleurs le quotidien, vise à rétablir un certain équilibre face au paiement des droits de successions tel qu’on le connaît aujourd’hui. Et pour cause, à l’aide de donations et d’autres mécanismes permettant de contourner le modèle standard de l’héritage, certaines familles paient bien moins que les 45% affichés auxquels leur patrimoine devrait théoriquement les astreindre.