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C'est une des traditions de la Ve République. A chaque élection présidentielle, les journaux télévisés diffusent à 20 heures pile les deux visages des candidats qualifiés pour le second tour.
Mais cette-fois, il se pourrait bien qu'il y ait trois voire quatre visages à l'écran... ou bien aucun. En effet, cette année, de nombreux évènements ont eu lieu, propre à garantir le suspense jusqu'au bout.
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"Nous ne prendrons pas de risque"
Tout d'abord, et pour la première fois, les bureaux de vote fermeront cette année à 19 heures (contre 18 heures auparavant) et 20 heures dans les grandes villes. Cette modification fait suite à une loi organique adoptée par le Parlement en avril 2016. Mais cette heure supplémentaire réduit la marge de manoeuvre des instituts de sondage chargés de donner des estimations aux médias.
"Avant, nous avions une heure et demie pour travailler sur une estimation, désormais, nous n'aurons plus que 45 minutes", explique au JDD Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop. "Si à 20 heures, notre estimation bouge encore, nous nous donnons le droit d'afficher à l'antenne deux, trois visages, de mettre des pourcentages ou pas… Nous ne prendrons pas de risque", ajoute le sondeur, qui rappelle que d'habitude l'élection présidentielle est "la plus simple, vu qu'il y a une offre homogène sur tout le pays". Pour mener à bien leur tâche ardue, l'échantillon des bureaux de vote test va être élargi : l'Ifop a par exemple doublé leur nombre à 300.
"Si l'écart est trop faible, on ne donnera pas les finalistes"
Après le temps, c'est la configuration politique à quelques jours du scrutin qui tétanise les instituts de sondage. En effet, quatre candidats - du jamais-vu - sont au coude-à-coude dans les sondages : Emmanuel Macron, Marine Le Pen, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon, qui se tiennent dans un mouchoir de poche. Le quatrième n'étant qu'à 4 points du "favori".
"Si les résultats sont extrêmement serrés et que cela se joue à quelques dizaines ou centaines de milliers de voix, nous ne serons peut-être pas en mesure, à 20 heures, de donner le nom du premier et du second", a expliqué le directeur de l'Ipsos, Stéphane Zumsteeg, mercredi sur France Info. "Si l'écart est trop faible, on ne donnera pas les finalistes. On ne cédera pas", affirme de son côté Elizabeth Martichoux, chef du service politique de RTL.
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