Violences, insultes... : le dur métier des journalistes dans les meetings de François FillonAFP
Depuis que l'affaire Penelope Fillon a commencé, les journalistes qui suivent la campagne du candidat à la présidentielle essuient de nombreuses insultes de la part de militants remontés.

"Nazis", "collabos", "sale race"... les journalistes qui suivent la campagne présidentielle de François Fillon en prennent pour leur grade, comme le rapporte France Info qui a interrogé plusieurs reporters.

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Ainsi d'Ellen Salvi, journaliste à Médiapart, qui a assisté au meeting de François Fillon le 2 mars à Nîmes (Gard). "Il y a eu une vague de sifflets contre les journalistes", indique-t-elle, avant de lâcher : "J'ai vu des hommes qui ont l'âge de mon grand-père se lever et me faire des doigts d'honneur, puis mettre leurs doigts dans la bouche pour mimer un vomissement."

Une journaliste traitée de collabo : "Ca m'a blessée"

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Pour Aurélie Herbemont, d'Europe 1, son souvenir marquant reste le Salon de l'agriculture, le 1er mars. "C'était la bousculade. J'ai alors vu un monsieur avec sa petite fille et je lui ai dit de faire attention, sinon ils allaient se faire bousculer. Et ce monsieur, qui est un soutien de Fillon, me regarde et me dit : 'Collabo'", se souvient-elle. "Les sifflets à la rigueur, je m'en fiche, mais me faire traiter de 'collabo', c'est très agressif. Ça m'a blessée. Il faut alors ravaler sa colère et aller voir quelqu'un d'autre", ajoute-t-elle.

Même chose pour son confrère de BFMtv, Jérémy Trottin, qui raconte : "Un homme m'a attrapé, tordu le bras puis a voulu prendre mon micro avant de finalement me pousser. J'ai découvert après qu'il avait déjeuné avec Fillon à midi", raconte-t-il. L'homme en question était un élu, qui a téléphoné au journaliste le lendemain pour s'excuser de son geste.

"Ils estiment que l'on va déformer leur propos"

"Beaucoup de gens refusent de nous répondre en estimant que l'on va déformer leur propos", explique Guillaume Daret, journaliste politique à France 2. "Il y a une espèce de jouissance de dire : 'non, je ne parle pas à la presse", confirme Isabelle Marie, journaliste de TF1. "Et c'est assez nouveau à droite. Le niveau d'éducation faisait barrière. Un cadre supérieur peut très bien vous envoyer balader. Les digues sont rompues."Pour la journaliste, "ce n'était clairement pas le même climat pendant la primaire, ça s'est incontestablement radicalisé."

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