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La fête du travail avait cette année lieu un dimanche. Parallèlement, les traditionnelles manifestations ont été boudées par les travailleurs, comme l'ont montré les chiffres à l'issue de la journée de mobilisation.
Faible mobilisation
Ils l'avaient prédit. Les syndicats n'ont pu que constater une baisse des effectifs mobilisés, même en faisant fi des habituelles disputes concernant les chiffres. Selon les estimations de la CGT, "plus de 120 000" personnes manifestaient en France ce jour-là, contre 350 000 l'année dernière. Le chiffre émis par le ministère de l'Intérieur fait état de 77 000 manifestants.
À Paris, 12 000 personnes se seraient déplacées selon la police, pour 21 000 en 2010. Là aussi, les chiffres de la CGT sont en net recul, avec 30 000 contre 45 000 en 2010. Comme chaque année, les syndicats CGT, CFDT, FSU, Solidaires et Unsa ont défilé ensemble, FO et la CFTC faisant bande à part. FO n'aurait réuni que 300 manifestants.
Un ennemi commun
Malgré les divergences des uns avec les autres, toutes les organisations syndicales se sont données le mot cette année pour défiler contre un même ennemi. Et il ne s'agissait pas cette fois de politique gouvernementale, mais, de façon inédite, du FN et de sa présidente, Marine Le Pen. En effet, depuis un sondage effectué par l'Ifop et publié par le Journal du Dimanche, le Front National se prévaut des intentions de vote de 36% des ouvriers pour la prochaine présidentielle.
Ce nouveau positionnement du parti d'extrême droite comme porte-parole des classes populaires a irrité les syndicats. François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, a par ailleurs tenter de relativiser : "les propositions de Marine Le Pen sont creuses. Pis, elles se retourneraient contre les ouvriers".
Un 1er mai très assuré pour Marine Le Pen
De son côté, le FN a effectué son habituel défilé du 1er mai. Pour son premier discours devant la statue de Jeanne d'Arc, Marine Le Pen peut se vanter d'avoir réuni plus de sympathisants que son père lors des précédentes éditions. Depuis son arrivée à la tête du parti, elle a choisi de mettre en avant les thèmes sociaux. Lors de son discours, elle a déclaré que ce rassemblement était "en l'honneur des travailleurs". Forte de sondages qui la voient désormais au second tour de la présidentielle de 2012, la présidente du Front National a prononcé un long discours de campagne, sous l'oeil bienveillant de son père, resté président d'honneur, assis à la tribune.