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Ne dites plus "UMP" mais "Les Républicains". Avec ce changement de nom, la droite continue une vieille tradition. En effet, s’il on prend comme référence le tout premier parti crée par le général de Gaulle dont l’UMP se réclamait descendante, il y a eu au moins cinq changements d’appellation, s’il on exclut les formations éphémères.
Un terme en particulier revient quand on veut parler de la sémantique des partis de droite, c’est le mot "Union" qui a été constitutif de quasiment tous les partis des mouvements gaullistes depuis l’Union des républicains d’action sociale, en 1953, jusqu’à feu l’Union pour un mouvement populaire, le 30 mai 2015.
Un autre point retient l’attention en regardant les partis de la droite : leur brièveté. Une moyenne de quatre ans s’il on compte les appellations éphémères, et environ dix ans s’il on ne retient que les principaux mouvements, avec une exception pour le RPR maintenu presque trois décennies, dont voici l’énumération : Rassemblement pour la France (RPF) en 1947, Union pour une nouvelle République (UNR) en 1958, Union des démocrates pour la V e République (UDV e puis UDR) en 1967, Rassemblement pour la République (RPR) en 1976, Union pour une majorité présidentielle en 2002.
"Ce qui compte, c'est le chef"
A titre de comparaison, le Parti socialiste n’a changé qu’une fois de nom, en 1969, héritier de la Section française de l’internationale ouvrière (SFIO). Quant au Front national, il est resté ainsi depuis sa fondation, en 1972.
Alors pourquoi ce phénomène sémantique n’existe qu’à droite ? "Dans une formation de droite sous la Ve République, ce qui compte, au-delà du nom, c'est le chef.", explique au JDD l’historien Christian Delporte, contrairement à la gauche où les militants sont attachés aux partis. Ce n’est pas un hasard, d’ailleurs, si les deux principaux commencent comme tel : Parti socialiste et Parti communiste.
"Le général De Gaulle est le chef de l'UNR puis de l'UDR. Le RPR puis l'UMP ont été construits pour Jacques Chirac. Les Républicains seront la formation de Nicolas Sarkozy.", explique l’historien avant de résumer : "Pour montrer qu'on a tourné la page, dans la perspective d'une conquête ou reconquête de l'Elysée, on change de nom."
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Ainsi de Nicolas Sarkozy qui, après sa défaite en 2012, devant les scandales financiers à répétition, la gestion décriée de Jean-François Copé et les guerres d’égo, a préféré tourner la page de l’UMP.
"L’idée d’un regroupement derrière une bannière"
Au site Atlantico, Christophe Bouillaud, professeur de sciences politiques à Grenoble, ne dit pas autre chose : "Les militants de droite sont avant tout attachés à un leader « charismatique » qui incarne l’autorité qu’ils réclament pour le pays. Le nom du parti est finalement très accessoire . Il est d’ailleurs typique que les noms des partis de droite en France soient souvent vide d’un sens précis, comme celui, caricatural, d’UMP, "Union pour un Mouvement populaire". Ces noms vides (rassemblement, union, etc.) ne disent qu’une chose : l’idée du regroupement autour d’une bannière."
Enfin, si le changement de nom semble être une spécificité française à droite, l’enseignant voit un seul pays capable de rivaliser : l’Italie. "Elle fait même pire d’ailleurs, avec les différents changements de nom qui contaminent presque tout l’échiquier politique, explique-t-il. (…) Changer de nom pour un grand parti italien devient l’une des tactiques privilégiées pour essayer de faire croire aux malheureux électeurs de la Péninsule qu’on fera enfin quelque chose d’un peu sérieux pour eux."
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