“tout compte fait, ce n'était pas si mal” : François Hollande candidat en 2027 ? AFP
Et si François Hollande se représentait à la présidentielle en 2027 ? Même s'il dément les rumeurs, son air badin et sa surprise feinte suggèrent tout le contraire. Voici ses récentes déclarations qui sèment le doute.
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"Je ne suis candidat à rien !", lance François Hollande, rieur à des journalistes qui lui demandent s'il se représentera à la présidentielle 2027. Comme il y a peu à Brest et voilà quelques mois à Saint-Etienne, François Hollande était jeudi dernier à Toulouse où il a enchaîné les rencontre s avec des étudiants, des élus locaux, des militants socialistes, rapporte La Dépêche du Midi qui était présente à cette occasion.

Il a tout l'air d'un président en campagne

D'autant que la semaine dernière, et pour la première foisdepuis son départ de l’Élysée,  François Hollande  était de retour aux universités d’été du Parti socialiste. Un retour en grandes pompes pour l’ancien chef de l’État a longtemps été considéré comme persona non grata tant  son bilan était jugé "radioactif par nombre de ses camarades socialistes", revient également Le Figaro. Dans l’amphithéâtre de la Halle aux grains, il a pourtant tout l'air d'un candidat en campagne, lorsqu'il livre sa vision de la  guerre en Ukraine ,  en faisant le lien avec le scrutin européen du mois de juin.

"Ces élections européennes qui viennent seront un enjeu majeur pour la démocratie. Les socialistes français et les Européens doivent prendre toute leur part". Les aficionados de la première heure se surprennent à rêver : Et finalement, pourquoi pas lui en tête de liste ? " François Hollande veut laisser le sentiment qu’il pourrait lui-même porter la liste. Il voit cette échéance comme un retour en politique possible. Tout cela risque encore de tourner à la farce", nuance un responsable de gauche au Figaro.

L'ancien patron du Parti socialiste, tout en se disant disponible pour soutenir son parti, propose son aide et son expérience pour étudier, par exemple, les questions internationales ;"C’est une forme de devoir que je me suis assigné, surtout auprès des jeunes, pour leur faire comprendre les enjeux de la démocratie aujourd’hui ", a expliqué l’ancien chef de l’État à propos du rôle qu’il entend jouer. Ce jour-là-devant le parterre de journalistes présents, il dément pourtant une nouvelle fois les rumeurs. Tout comme sur le plateau de l'émission Quotidien la même semaine.

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Troisième personnalité politique préférée des Français

Invité sur le plateau de l'émission Quotidien, la même semaine, l'ex-président a réaffirmé n’accorder aucune importance aux rumeurs qui le concernent sur ses intentions de se représenter à la présidentielle. Mais son air badin et sa surprise feinte suggèrent tout le contraire. Surtout lorsqu'il confie en plaisantant le slogan qu'il avait (dit-il) prévu pour 2017, au cas où : " Tout compte fait, ce n'était pas si mal. " L'ex-président, jamais vraiment retiré de la vie publique et politique, venait en effet notamment pour faire la promotion de son quatrième livre depuis 2017. Un livre qui, pour l’ancien chef de l’État, se présente comme une nouvelle occasion de venir au contact des Français, de prolonger avec eux une histoire qui s’est si mal terminée… Il était en effet le plus impopulaire de la Ve République avant cela.

Mais désormais, l’ancien locataire de l'Élysée, a pris sa revanche. Il est devenu la troisième personnalité politique préférée des Français et – de loin – la première à gauche, pointe le Figaro. Le très récent sondage Ifop-Paris Match  le place aujourd'hui en troisième position des personnalités les plus populaires, derrière Gabriel Attal et Édouard Philippe.

Comme avant lui Nicolas Sarkozy, que François Hollande puisse concevoir l’hypothèse d’un retour aux plus hautes fonctions dix ans après sa sortie accidentée, ne pose pas seulement la question du rapport des responsables politiques au pouvoir et à son exercice, développe un article de La Dépêche du midi sur son possible retour. " Maintenant, il y pense vraiment, même s’il n’a pas encore dit comment il allait s’organiser pour cela ", confirme un de ses visiteurs assidus.

D'ailleurs, si vous l'interrogez sur les défis qui se dresseront devant le ou la prochain(e) locataire de l’Élysée. Il énonce ce qui pourrait constituer l’ossature d’un programme qui n’est dénué ni de vision, ni de bon sens. Ce qui prouve bien que le président y pense... et pas qu'en se rasant.

Retrouver le lien avec les Français

Face à la polarisation des débats, François Hollande cherche au contraire à s'installer dans une posture de juge de paix, qui partage son expérience :

" Le grand sujet de 2027 sera le vivre-ensemble dans une société sujette au doute et fracturée notamment par les réseaux sociaux. L’extrême droite pense qu’on ne le peut plus. C’est le premier enjeu dans un contexte international où les régimes autoritaires font pression sur les démocraties. Le deuxième sujet, c’est la question climatique, c’est elle qui va modifier nos modes de vie et de relations. La troisième question est celle de notre défense. C’est un sujet difficile, surtout lorsqu’on est de gauche, mais notre sécurité peut être menacée… Et pour que les Français acceptent ces efforts, il faut de la justice sociale, il ne faut pas que le peuple sente que les inégalités se creusent… ", répond-il à Toulouse pour la Dépêche du Midi.

Malgré sa popularité, certains de ses proches lui recommandent d'éviter de s'emballer et de rester prudence. Les sondages vont et viennent, préviennent-ils au PointIl faut poursuivre cette " stratégie de la tortue " avec application. C'est-à-dire sillonner la France, aller à la rencontre des étudiants, sur les marchés, envoyer des cartes postales aux Français. Le tout en s'appuyant sur un slogan simple, à l'opposé des mantras macronistes ou Insoumis : celui de la bienveillance, de l'expérience et de la solidité.