De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
A quoi ressemblent les électeurs de Marine Le Pen ? La candidate d’extrême droite, qui se hisse pour la seconde fois au deuxième tour de l’élection présidentielle en trois scrutin, a recueilli la confiance de 8 133 828 électeurs, ce qui représente un peu plus de 23% des suffrages exprimés en 2022. C’est aussi plusieurs centaines de milliers de voix de plus qu’il y a cinq ans. Compte tenu des votes accordés à Eric Zemmour et à Nicolas Dupont-Aignan, il est difficile d’affirmer que l’extrême droite ne progresse pas en France.
Mais la fille du Menhir n’est pas la seule à pouvoir se vanter d’avoir attiré à elle davantage d’électeurs qu’à l’occasion de la précédente élection. Emmanuel Macron aussi peut déclarer avoir convaincu davantage de Françaises et de Français après cinq ans d’exercice du pouvoir. Il a su réunir 9 783 058 individus, soit plus d’un million de plus qu’en 2017. Dorénavant, à l’aune du second tour de l’élection présidentielle, chacun cherche à rassembler son camp — et plus encore ! Certains électorats ont de quoi attirer les deux candidats.
Retraite : à qui Emmanuel Macron cherche-t-il à parler ?
En matière de retraite, le programme d’Emmanuel Macron est relativement clair. Il souhaite progressivement relever l’âge légal de départ à la retraite, génération par génération. Chacune travaillerait donc 4 mois de plus que la précédente jusqu’à arriver à 64 ans. A ce moment-là, il prévoit une clause de revoyure permettant de mettre un terme à la réforme ou de continuer jusqu’à 65 ans. Il entend aussi supprimer les régimes spéciaux et relever la pension de retraite minimum à 1 100 euros mensuels pour une carrière complète.
Un tel projet, ainsi que l’expliquait l’économiste Alexandre Delaigue dans nos colonnes, ne serait pas sans impact sur le quotidien des futurs retraités dont le montant de la pension serait globalement moins élevé - comparativement aux générations parties plus tôt.
"N'oublions pas non plus que le projet d’Emmanuel Macron repose en grande partie sur le report rapide de l’âge légal de départ à la retraite. Cela signifie donc que ce sont les quinquagénaires qui vont devoir fournir le gros de l’effort. En outre, le président émane d’une famille politique qui estime que le principal point d’économie possible en France, ce sont les retraites”, déclarait en effet l’enseignant-chercheur.
Retraite : à qui Marine Le Pen cherche-t-elle à parler ?
La candidate d’extrême-droite prône autre chose, en matière de retraite. Elle n’entend pas, par exemple, remettre en question l’âge légal de départ aujourd’hui en vigueur et fixé à 62 ans. Dans certains cas, insistent-elles, il faut permettre de partir à 60 ans, avec quarante annuités. Elle souhaite également revoir le système d’indexation des pensions de retraite sur l’inflation ; de sorte à toujours garantir un pouvoir d’achat fort aux assurés. Enfin, a-t-elle ré-expliqué à l’occasion du débat de l’entre-deux tours, la fille du Menhir souhaite aussi revaloriser l’allocation de solidarité aux personnes âgées à 1 000 euros mensuels. De même que la pension de retraite minimum !
Un tel projet, dont le président sortant n’a pas manqué de questionner le financement à l’occasion du débat organisé le 20 avril 2022, s’adresse bien davantage aux travailleuses et aux travailleurs qu’aux retraités actuels. Il s’agit moins de faire des économies sur le dos des futurs retraités pour garantir la pension de ceux ayant déjà liquidé leurs droits que de promettre de meilleures conditions à ceux dont la cessation d’activité est encore devant eux. Au détriment d’autres progrès sociaux potentiels, a souligné Emmanuel Macron…
C’est également un programme susceptible d’inquiéter les retraités actuels, en cela qu’il porte une rupture sur le plan économique.
L’autre électorat que Le Pen et Macron pourraient chercher à conquérir
Outre l’électorat âgé, dont la propension à être surreprésenté dans l’électorat non-abstentionniste est connue, Emmanuel Macron et Marine Le Pen pourraient tenter de ramener à eux les électeurs de gauche — et tout particulièrement ceux d’un certain Jean-Luc Mélenchon.
L’ancien socialiste a, de fait, raté de peu la porte du deuxième tour. S’il a fait savoir à plusieurs reprises qu’il ne fallait donner aucune voix à l’extrême droite et à sa candidate Marine Le Pen, force est de constater qu’une partie conséquente de son électorat pourrait se laisser tenter par l’abstention ou le vote blanc.