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Ce parti ne vous dit peut-être rien, mais il a pourtant trois ans d’âge. Créé en novembre 2012, l’Union des Démocrates Musulmans Français (UDMF) avait fait un peu de bruit en début d’année.
En mars dernier, le parti avait en effet tenté une première approche en politique en espérant présenter des binômes aux élections départementales. Mais les candidats UDMF avaient finalement jeté l’éponge, à cause des "pressions" subies, selon le fondateur du mouvement, Najib Azergui.
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Cette fois-ci, le parti qui revendique une dizaine d’élus, un millier d’adhérents et quelque 8 000 sympathisants, compte bien aller jusqu’au bout des élections régionales de décembre en présentant en Ile-de-France plusieurs candidats menés par Nizzarr Bourchada, 34 ans.
"Nous sommes un parti laïc et non confessionnel"
Cet ancien membre de l’UDI, qui a rejoint l’UDMF cette année, a effectué son premier meeting de campagne le dimanche 11 octobre devant une soixantaine de personnes. L’objectif : faire connaître le mouvement à deux mois des régionales et surtout désamorcer les opinions négatives qu’un parti ayant dans son titre l’adjectif "musulmans" peut susciter.
"Nous sommes un parti laïc, non confessionnel, et ouvert à tous.", explique à Planet.fr Nizzarr Bourchada qui en veut pour preuve la présence de personnes athées et catholiques au sein de son mouvement. L’union des Démocrates Musulmans Français n’est "ni de droite, ni de gauche, ni même au centre", assure celui pour qui les notions de droite ou de gauche "ne veulent plus rien dire aujourd’hui".
A l’image du Parti chrétien-démocrate (PCD) fondé par Christine Boutin, le parti de Nizzarr veut "réconcilier éthique et politique". Mais l’UDMF n’est pas pour autant prêt à faire cause commune ; sur son site, il est écrit : "Les partis traditionnels chrétiens font campagne sur l’héritage chrétien en montrant les musulmans comme des envahisseurs à combattre."
Développement du hallal, de la langue arabe et retour du voile à l’école…
La lutte contre l’islamophobie est un des chevaux de bataille du parti qui considère ceci comme "le mal de cette décennie". Dans son viseur, "les acteurs de la discorde (écrivains, chroniqueurs, philosophes, journalistes…)", comprenez les Zemmour, Finkielkraut, Houellebecq…
Mais pas question pour l’UDMF d’apparaître comme un parti communautariste, focalisé sur la question religieuse. "Dans un premier temps, on a cru ça de nous, mais maintenant on voit l’effet l’inverse.", assure Nizzarr Bourchada qui ajoute : "On montrera à nos détracteurs le contraire".
En attendant, il n’est pas sûr que ceux-ci soient rassurés par le programme national du parti qui promeut le développement à grande échelle du hallal, de la finance islamique, le retour du voile à l’école ainsi que la promotion de la langue arabe en son sein, ou encore l’instauration du droit de vote pour les étrangers. De plus, si le programme fait la part belle à la dénonciation de l’islamophobie, il y a nulle trace, de l’autre côté, d’une condamnation de la radicalisation et du prosélytisme de certains musulmans, vecteurs des critiques à l'encontre de l’islam et de ses fidèles.
"Nous dénonçons la montée de la radicalisation", tient à souligner le chef de file du parti en Ile-de-France qui précise que le programme est en perpétuelle construction. Par ailleurs, s’agissant du fait que dans le nom du parti, "musulmans" passe avant "Français", Nizzarr Bourchada explique que l’ordre a été longuement réfléchi et qu’il a été choisi ainsi pour mettre en avant le fait que "l’éthique musulmane peut apporter quelque chose à la France."
"Nous sommes un mouvement qui s’inscrit dans le long terme"
Le tête de liste pour les régionales en Ile-de-France en est convaincu, l’UDMF est un parti "qui s’inscrit dans le long terme pour faire émerger une force du vivre-ensemble". D’ailleurs, quelle que soit l’issue des régionales, l’Union des Démocrates Musulmans Français se présentera à l’élection présidentielle ainsi qu’aux législatives qui suivront.
"Nous avons déjà des signatures de maires", se félicite Nizzarr Bourchada qui est pour l’instant dans la dernière ligne droite pour les élections régionales où son mouvement n’a pas encore réuni le nombre de candidats nécessaires pour pouvoir déposer les listes. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’UDMF a choisi de se concentrer uniquement sur la région Ile-de-France alors que le parti a des antennes en Rhône-Alpes et en Languedoc-Roussillon, pas assez structurées encore.
Mais si l’UDMF réussit à présenter des candidats aux régionales et obtient à l’issue du scrutin des élus, ceux-ci devront signer une charte éthique les engageant notamment à reverser une partie de leurs indemnités à des associations caritatives.
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