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Alors que les désaccords entre le gouvernement et le patron du Medef se multiplient, c’est un nouveau cap qui a été franchi aujourd’hui dans la guerre froide qui oppose Pierre Gattaz à l’exécutif. Invité de Radio Classique ce mardi 2 décembre, le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron n’a pas hésité à pointer la responsabilité du leader du patronat dans les difficultés rencontrées par le pacte de responsabilité. "Dans 'pacte de responsabilité', il y a 'responsabilité'. [...] Très peu d'accords de branche ont été signés. C'est un échec et c'est aussi le sien" a souligné le patron de Bercy.
Même son de cloche de la part de Jean-Marie Le Guen, sur les ondes de France Info cette fois-ci. Le ministre en charge des relations avec le Parlement a invité Pierre Gattaz à prendre "en considération que ses commentaires ont un effet sur l’économie et à partir du moment où il y a eu un accord, qu’il le respecte en tirant le pays vers le haut, en appelant les patrons à s’engager pour la croissance, pour le développement de l’emploi". Mais comment Pierre Gattaz est-il ainsi devenu la cible du gouvernement ?
L’absence de contreparties
Ce qui irrite la majorité, c’est que pour l’instant, aucune contrepartie n’est garantie en échange des 40 milliards d’allégements de charges accordés au patronat. Pour l’heure, 17 branches professionnelles sur 50 n’ont toujours pas entamé les négociations entre syndicats et patronat sur cette question. Le Medef a beau dire que ces contreparties viendront avec le temps, mais rien de concret n’a pour l’instant été acté ce qui, au niveau politique, équivaut à une absence de résultats. Un "échec" comme ceci a été qualifié ce matin par Emmanuel Macron.
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Alors que le gouvernement joue gros sur ce dossier contesté par les frondeurs, l’attitude de Pierre Gattaz a tendance à confirmer les réserves émises par les parlementaires hostiles à ce qui est considéré comme un "cadeau" offert au patronat. En février dernier, Pierre Gattaz balayait cette notion de contreparties qui, pour lui, s’assimile à une "contrainte" infligée aux entrepreneurs. Mais outre ces éléments de langages destinés à entretenir un rapport de force avec l’exécutif, ce sont les provocations à répétition qui ont eu raison de la patience du gouvernement.
De provocations en provocations
Pour comprendre la défiance que le gouvernement entretient envers Pierre Gattaz, il faut sans doute regarder du côté des nombreuses déclarations de ce dernier. En effet, le patron du Medef, martelant "l’exaspération terrible" des entrepreneurs, a formulé nombre de propositions chocs qui permettraient selon lui d’arriver à l’objectif du million d’emplois créés en cinq ans. Estimant que le gouvernement n’est pas allé assez loin, Pierre Gattaz a réclamé entre autres 20 milliards d’allègements de charges supplémentaires, la mise en place d’une "modération salariale" inférieure au Smic, la suppression de deux jours fériés ou encore l’assouplissement du temps de travail.
Des positions qui ont sérieusement agacé le gouvernement à l’image de François Rebsamen qui au début du mois de novembre avait qualifié le président du Medef de "petit syndicaliste" portant atteinte "à l’image de l’entreprise". Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a également jugé sévèrement son action estimant pour sa part qu’il y avait actuellement "un problème Gattaz". Même le président de la République s’était exprimé en juillet dernier pour condamner "un problème de langage" chez le président du Medef.
Alors que l’Etat a consenti un geste à hauteur 40 milliards à l’égard du patronat, le Medef n’a eu de cesse de détourner l’attention sur d’autres sujets sans mettre beaucoup d’énergie à la réalisation du pacte de responsabilité. Incontestablement, Pierre Gattaz est la véritable bête noire du gouvernement.
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