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"Emmanuel Macron ne fera pas un bon score aux élections municipales qui approchent", déclarait récemment le politologue Raul Magni-Berton dans nos colonnes. Si celui-ci estimait que cela ne serait pas si problématique que d'aucuns pourrait le penser pour le président de la République, il rappelait aussi qu'en plus de l'impopularité dont souffre le chef de l'Etat, les élections intermédiaires constituent généralement une sanction pour le pouvoir en place.
Une situation que, de toute évidence, le locataire de l'Elysée n'ignore pas. Et pour cause ! Il suit en permanence les évolutions des différents rapports de force qui composent le paysage politique et régional Français, rapporte Le Parisien qui l'affirme : le chef de l'Etat a "conscience que le scrutin s'annonce compliqué" pour La République en Marche. Le parti du président ne peut pas se vanter d'avoir bâti un ancrage local conséquent et, compte tenu de sa récente formation, n'affiche pas de maires sortants. Parce qu'il n'a jamais été élu avant d'accéder aux plus hautes fonctions de la République, il lui a d'ailleurs fallu s'imprégner "du métier de maire ces derniers mois", explique l'un de ses proches dans le quotidien.
Pour autant, comme le précise le titre de presse, le président a refusé de faire de ce scrutin un enjeu personnel. Bien au contraire, il l'a laissé à Edouard Philippe, son premier ministre. Et semble avoir déjà préparé son discours en cas de débâcle.
Emmanuel Macron : que dira le président en cas d'échec aux municipales ?
En marge de ses voeux à la presse, le chef de l'Etat a d'ores et déjà préparé les Françaises et les Français aux potentiels futurs éléments de discours qui pourraient filtrer en cas de claque aux municipales. Il a rappelé, indique Le Figaro, que "les municipales ne sont pas une élection nationale". Le président de la République a aussi fait savoir qu'il n'en tirerait "pas de manière automatique des conséquences nationales". Une précision qui, selon le quotidien marqué à droite, devrait rassurer ses ministres.
Municipales : qu'arrivera-t-il aux ministres mis en échec ?
Nombre d'entre eux projetteraient en effet de briguer un mandat où sont déjà candidats. C'est le cas, par exemple, de Marlène Schiappa, engagée pour remporter un siège dans le XIVème arrondissement parisien. La secrétaire d'Etat à l'égalité femmes-hommes a d'ailleurs dû être exfiltrée d'une réunion publique un peu trop tendu, au cours du mois de janvier.
Agnès Buzyn, ministre de la Santé et des Solidarités est attendue dans le XVème arrondissement, note encore Le Figaro. Quant à Agnès Pannier-Runacher secrétaire d'Etat auprès de Bruno Le Maire, elle doit se lancer dans le XVIème. Si elles devaient échouer à être élue, cela ne signifierait pas qu'elles ne pourraient pas garder leur place au gouvernement.
"La question du remaniement post-municipales est actée. Mais c'est moins ce scrutin que la question de l'équipe gouvernementale que Macron veut avoir dans la perspective du combat présidentielle de 2022 qui se pose", explique pour Le Parisien un "conseiller ministériel". Reste à savoir si Edouard Philippe sera ou non exfiltré de Matignon…
Municipales : une semi-débâcle attend-t-elle le président ?
A l'inverse des précédents présidents de la Vème République, le scrutin à venir pourrait profiter au président même en cas d'échec, estime Raul Magni-Berton pour Planet. Parce que le chef de l'Etat part sans sénateurs et que c'est lors des municipales que sont désignés les grands électeurs, quelques conquêtes pourraient suffire à booster ses rangs, sur le plan institutionnel.
Et même s'il échouait, une telle situation ne devrait pas causer de réel obstacle à sa réélection. En revanche, insiste-t-il, elle pourrait renforcer les oppositions qui se manifestent actuellement et donc, mécaniquement, compliquer sa mise en application du pouvoir.