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Déjà engagé sur de nombreux chantiers, le président de la République travaille pourtant à une nouvelle étape primordiale pour cimenter son pouvoir et sa formation politique.

A l’image d’un joueur d’échec, Emmanuel Macron semble penser son quinquennat et son action politique avec plusieurs coups d’avance. Loin de se contenter de réformer beaucoup et de le faire vite, le locataire de l’Elysée planifie déjà la dissolution des formations de gouvernement concurrentes, la consolidation de son propre mouvement et la mise en scène de son grand combat contre les extrêmes. Un plan de 4 ans, selon les informations du Point, nécessaire pour permettre un “Macron 2” sur lequel l’hebdomadaire fait sa une cette semaine.

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Mais comment parvenir à miner toutes les autres formations politiques et réussir à implanter durablement la sienne ? Pour commencer, le président de la République reste très attentif aux “signaux faibles” dans lesquels il “puise une matière qu’il affectionne particulièrement” pour Tugdual Denis, grand reporter au service politique du Point. C’est grâce à eux que le chef de l’Etat parvient à rester proche des préoccupations des Français au quotidien, ou du moins à les comprendre. Pour Benjamin Grivaux, le secrétaire d’Etat, il “sent bien mieux la France profonde que DSK”.

Des conseils stratégiques pour préparer un second quinquennat ?

Ce n’est plus vraiment un secret, le président aime à organiser des “dîners de la majorité” le lundi. Il réunit alors autour de lui un petit nombre de convives, triés sur le volet. Avec eux, il discute notamment de la structuration de la vie politique. Ce n’est cependant pas le seul sujet : il aime à savoir quels sont les retours sur les réformes qu’il mène, les rapports de forces entre élus locaux, par exemple. Tout ce qui lui permet de mieux cerner l’électorat français et, à terme, mieux le conquérir ou le fidéliser. D’après les informations du Point, il lui arrive aussi de rencontrer des élus sans avoir de rendez-vous prévu à l’agenda, pour entretenir une certaine relation. A l’occasion de ces déjeuners, on retrouve évidemment des parlementaires issus de la majorité, mais aussi des élus de droite “macro-compatible”.

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Trois autres sujets préoccupent Emmanuel Macron. D’abord, la crise de croissance de son mouvement qu’il jugerait “apathique”. Les 400 000 marcheurs du président manqueraient d’initiative. Trop peu seraient mobilisables en tant que militants. Pour Le Point, Gérald Darmanin estime que le mouvement, “en cette période sans élection, c’est un parti un peu sans but”. Fondamentalement, la vraie crainte du président, c’est que son mouvement finisse par ressembler aux “vieux partis”.

Créer un maillage territorial pour La République En Marche

Autre enjeu essentiel pour un futur Macron 2 : parvenir à implanter LREM dans les territoires. Après les élections européennes de 2019 et en vue des élections municipales de 2020 qui viendront préparer l’échéance présidentielle de 2022, le chef de l’Etat entendrait filtrer les élus locaux compatibles. Il lui faut se créer un maillage territorial, constitué parfois d’alliés potentiels (Bayrou, Juppé, Estrosi, par exemple) mais pour le “président des villes” que décrit Laurent Wauquiez, il faut aussi partir à la conquête des territoires, casser cette image de pur parisien qu’il n’est pas en vérité. Conquérir le monde rural, cela passe d’après Anne Brunel, journaliste à la Direction des Enquêtes de Radio France, par la séduction des chasseurs de France. Ces derniers, s’ils constituent une force politique très éclatée, disposent de plusieurs appuis parlementaires susceptibles d’aider le président.

Enfin, Emmanuel Macron souhaite affaiblir la droite. D’après les informations des Inrockuptibles, il tente notamment d’amadouer la frange conservatrice de la droite et reçoit les éditorialistes jugés les plus virulents à son encontre. Injecter une vraie dose de proportionnelle lui permettrait également de faire monter le FN à l’Assemblée nationale, au détriment d’un LR dirigé par Laurent Wauquiez. Sans oublier, bien sûr, la politique économique libérale que mène l’exécutif et la nomination d’Edouard Philippe au poste de Premier ministre pour atomiser la droite républicaine ! Une mission que Laurent Wauquiez semble poursuivre de son côté...