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L’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, après les résultats des élections européennes du dimanche 9 juin, a fait l’effet d ’un véritable raz de marée dans la sphère politique.
Alors que le Rassemblement national est arrivé largement en tête dans plus de 90 départements et 32 613 villes avec 31,8% des voix, la majorité présidentielle, avec Valérie Hayer en tête de liste, est loin derrière avec 14,7%, suivi de près par Raphaël Glucksmann en troisième position avec 14%.
Tandis que son parti a eu du mal à s’imposer pendant ces élections européennes, le chef de l’Etat a annoncé la dissolution.
Une sixième dissolution sous la Ve République
Ce n'est pas la première fois que l'Assemblée nationale est dissoute sous la Vᵉ République. Le général de Gaulle et François Mitterrand ont chacun prononcé deux dissolutions. Dans leur cas, elles ont été suivies par une victoire électorale de la majorité présidentielle. "L'enjeu était de permettre à la gauche d’obtenir la majorité à l’Assemblée nationale, alors que la droite avait gagné les élections législatives précédentes", détaillent les journalistes de LCP.
En 1997, Jacques Chirac dissout également l’Assemblée nationale. Mais dans son cas, c’est la gauche qui remporte une majorité des sièges, donnant lieu à la nomination de Lionel Jospin à Matignon et à une cohabitation. “On parle de cohabitation lorsque le pouvoir exécutif exercé par le président de la République et par le Premier ministre est assuré par deux adversaires politiques, choisis démocratiquement, par les électeurs”, indique le site vie-publique.
Ces ministres qui se reconvertissent
Après une dissolution de l’Assemblée nationale, de nombreux ministres et leurs collaborateurs se reconvertissent. Pour la plupart d’entre eux, ils se dirigent vers l’industrie. Par exemple, l’ancien Premier ministre, Jean Castex, n'a eu besoin que de six mois pour se reconvertir et devenir PDG de la RATP en 2022.
Une reconversion voulue par Emmanuel Macron qui n’a pas bien été accueillie par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Cette dernière a imposé à Castex de ne pas contacter ses anciens collègues du gouvernement. Pourtant, Elisabeth Borne et Clément Beaune, sont devenus respectivement Première ministre et ministre des Transports.
Mais le cas de Jean Castex n’est pas un cas isolé. Thierry Breton, ancien patron de Thomson et de France Télécom, ministre de l'Économie et PDG d’Atos, illustre parfaitement ce schéma. À l'international, cette pratique est surveillée. Lors de sa nomination comme commissaire européen au marché intérieur en 2019, l'ONG Corporate Europe Observatory a exprimé ses inquiétudes quant aux risques de lobbying.
Pourquoi les entreprises s’interessent aux anciens ministres ?
Les anciens ministres sont des atouts pour les entreprises, notamment pour leur connaissance des rouages de l'État. Cependant, ils ne sont pas toujours recrutés à des postes visibles en raison de leur camps politique. “La visibilité des ministres peut être à la fois un atout et un inconvénient”, explique Laurent Blivet, de Spencer Stuart, pour Capital.
Derrière ces nominations médiatiques, de nombreux collaborateurs ministériels rejoignent l'industrie pour des rôles de lobbying ou de stratégie. Matthieu Galian, consultant chez Heidrick & Struggles, souligne que “ces entreprises ont besoin de gens connaissant intimement les rouages de l’État”.