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Le nouveau rival d’Emmanuel Macron : un challenger de plus pour les élections européennes ?
Ils veulent exister entre la droite et la République en Marche (LREM), quitte à se démarquer d’Emmanuel Macron. Les députés UDI et Les Constructifs (LC) ont même prévu de présenter leur propre liste pour les élections européennes de 2019, rapporte Le Monde. Pourtant, ils avaient d’abord envisagé de rallier celle du président de la République. Alain Juppé lui-même avait évoqué la coalition possible d’un "grand mouvement central".
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Mais c’était sans compter sur les difficultés rencontrées par le chef de l’Etat et l’enjeu d’un scrutin comme les européennes. En effet, ce dernier pourrait permettre "de créer un mouvement, une marque", indique un poids lourd de la "droite humaniste", interrogé par le quotidien du soir. "Même en faisant 7-8%, ce n’est pas inutile pour créer une base politique", poursuit-il. "Nous n’excluons pas du tout d’y aller seuls", confirme pour sa part Franck Riester, président du groupe UAI (UDI, Agir et Indépendant) à l’Assemblée nationale et député de Seine-et-Marne.
"C’est une démarche logique", estime le politologue Raul Magni-Berton. "S'il y a bien un moment où le centre droit peut tenter d'exister indépendamment d'Emmanuel Macron, c'est bien lors des élections européennes", explique-t-il. A ses yeux, il s'agit même du timing parfait. "Chaque mandat est marqué par une période creuse, généralement un ou deux ans après l'élection. Emmanuel Macron est en plein dedans. Il y a donc de très fortes chances qu'il soit sanctionné assez sévèrement lors des prochaines élections. Historiquement, les partis d'opposition sont toujours les gagnants de ce genre de scrutins, tandis que les partis alliés ne perdent pas", analyse l'enseignant-chercheur en sciences-politiques à l'Institut d’Études Politique (IEP Grenoble).
"En vérité, les députés du centre droit ont même tout intérêt à y aller seuls : ainsi, ils ne seront pas sanctionnés et pourront donc gagner quelques points. De quoi, comme ils l'expliquent, constituer une base politique. Et toucher quelques subventions...", souligne-t-il ensuite.
Le nouveau rival d'Emmanuel Macron : un potentiel de nuisance réel ?
Malgré l'enjeu – et la possibilité de composer une base politique réelle – le centre droit ne devrait pas constituer un vrai danger pour le président, juge le politologue. "Ils manquent cruellement d'espace politique pour pouvoir construire quelque chose de durable, susceptible de menacer Emmanuel Macron".
En vérité, pour Raul Magni-Berton, les députés UDI et LC ont même tout intérêt à ne pas jouer les troubles-fêtes. "C'est précisément parce qu'ils n'ont pas l'ampleur pour être une véritable menace qu'ils doivent s'en tenir à leur position actuelle. Pour survivre au sein de La République en Marche, ils ont tout intérêt à montrer qu'ils ont de quoi peser. Sans quoi, le chef de l'Etat n'a aucune raison de les consulter, de s'intéresser à leur avis ou d'ouvrir leur dialogue. Ils ne peuvent pas représenter un risque pour lui, mais pour survivre au sein de sa majorité, il faut qu'ils s'improvisent un rôle de faiseurs-de-rois", souligne le politologue.
Au yeux de l'enseignant, ce qui fait la faiblesse de l'offre politique des députés de centre-droit, c'est précisément la force du centre d'Emmanuel Macron. "Même sanctionnée aux prochaines élections, LREM restera forte. Or, en France, un parti centriste fort a toutes les assurances de gagner, dans la mesure où il a toutes les chances d'être au second tour – et donc de récupérer la majorité des reports de voix. L'offre proposée par Emmanuel Macron ne dépend pas de celle proposée par l'alliance UDI-LC. C'est à eux de prouver qu'ils ne dépendent pas du président pour gagner un peu de place", résume-t-il.
Le nouveau rival d'Emmanuel Macron : une opposition instrumentalisée ?
Si une candidature indépendante d'Emmanuel Macron peut être probante pour le centre-droit, elle le sera très probablement aussi pour le président de la République. "Soyons clairs : non seulement le chef de l'Etat ne se fait probablement aucun soucis à l'idée que les députés UDI et Les Constructifs constituent leur propre liste, mais en plus il doit certainement se frotter les mains", estime Raul Magni-Berton. "Concrètement, le fait de ne pas se présenter sous la bannière du président signifie aussi ne pas être sanctionné parce que membre de son mouvement. En revanche, dans la mesure où les lignes politiques demeurent proches, cela implique également de faire entrer des élus favorables à son action au Parlement européen. Il n'a donc aucune raison de le refuser", poursuit le spécialiste.
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