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Annoncé en tête des intentions de vote depuis plusieurs semaines, le parti de Marine Le Pen pourrait bien confirmer sa poussée électorale à l’issue du scrutin du 25 mai.
Surfant à la fois sur les déceptions engendrées par le PS et l’UMP et l’abstention qui se situe aux alentours des 60%, le Front National entrevoit clairement une victoire malgré le revers essuyé hier par ses alliés néerlandais.
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Ainsi, le scénario d’un succès frontiste a conduit non seulement ses principaux concurrents à nationaliser la campagne mais aussi à cristalliser le débat autour de la question migratoire.
La nationalisation de la campagne
La campagne pour les élections européennes s’est centrée principalement sur des problèmes hexagonaux. Ce paradoxe correspond parfaitement à la stratégie mise en place par Marine Le Pen. En avril, lors de la conférence de presse sifflant le départ de sa campagne, elle martelait : "ces élections sont nationales !". Son refus à débattre avec Martin Schultz (candidat socialiste à la présidence de la Commission Européenne) s’inscrivait également dans cette démarche.
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Face à la crainte d’une défaite qui lui semblait promise au regard de l’impopularité gouvernementale, l’UMP, par la voix de son président Jean-François Copé, a fini par céder à cette tentation appelant à adresser un "carton rouge" à François Hollande. Bien que cela ne reflète pas toutes les sensibilités du parti d’opposition, cet alignement sonne déjà comme une victoire du côté du FN. En esquivant les véritables enjeux européens, le parti d'extrême droite a eu ce qu'il voulait.
La question migratoire
Résultante logique de la nationalisation de la campagne, la question migratoire est devenue le sujet de cette fin de campagne. Nicolas Sarkozy, dans sa tribune publiée hier dans Le Point, n’y a pas dérogé en invitant l’Europe à une révision de Schengen.
Comme le rappelle Le HuffPost, l’émission Des Paroles et Des Actes diffusée hier a consacré plus d'une demi-heure au thème de prédilection de Marine Le Pen. Cette dernière n’a pu alors que constater qu’elle était parvenue à imposer le terrain sur lequel devait se jouer le match.
"Si au bout d’un certain nombre de mois, certains pays ne tiennent pas leurs frontières, il faudra qu’ils sortent de Schengen" a lancé Jean-François Copé sur le plateau de David Pujadas craignant de se faire doubler sur sa droite. Ce dernier a de surcroît évoqué la suppression de "l’aide médicale d’État". Ce à quoi Marine Le Pen a répondu tout sourire "pendant les élections vous êtes toujours d'accord avec nous". Gagné.
Ce virage très droitier a été confirmé ce matin par Christian Estrosi qui a dénoncé le "système trop attractif" de la France qui inciterait les étrangers à venir sur notre sol. Ce dernier a oublié que l'hexagone compte en réalité 5.9% d'étrangers sur son territoire contre 12.3% en Espagne, 8.8% en Allemagne et 7.2% au Royaume-Uni. Cette stratégie, conjuguée à l'impopularité du pouvoir en place et aux diverses affaires qui polluent le débat politique, a donc ineluctablement fait le jeu du Front National.
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