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Manuel Valls
Une mini-crise qui aura duré quelques jours, mais qui laissera des traces... Depuis quelques temps, le Premier ministre multipliait les velleités de candidature à la présidentielle, et ce alors que François Hollande doit se prononcer mi-décembre. Mais tout s'est accéléré dimanche avec l'interview de Manuel Valls dans le JDD, où il se disait prêt à être candidat. De quoi agacer le président, alors en visite à Madagascar. De retour lundi, François Hollande s'est entretenu avec son Premier ministre. Et visiblement, le message est bien passé. Car sitôt l'entretien fini, Manuel Valls a fait savoir, écartant toute démission, qu’il ne pouvait y avoir " aucune confrontation au sein d’une primaire entre le président de la République et le Premier ministre".
Reste que ce coup de Trafalgar manqué sonne comme une petite trahison du Premier ministre à l'égard de François Hollande, quelques mois seulement après le départ d'Emmanuel Macron du gouvernement.
Emmanuel Macron
A la toute fin du mois d'août, Emmanuel Macron a décidé de franchir le pas en démissionnant du gouvernement. Une annonce qui avait beaucoup chagriné François Hollande, qui avait fait de son ministre de l'Economie son petit protégé. "Il m'a trahi avec méthodes", dira-t-il en privé suite à la démission d'Emmanuel Macron.
Le 16 novembre, l'ancien banquier a fini par franchir le Rubicon en annonçant officiellement sa candidature à la présidence de la République. Et ce, alors que François Hollande n'a toujours pas dit s'il se représentait ou pas...
Valérie Trierweiler
Au début de l'année 2014, le magazine Closer révélait la liaison secrète entre François Hollande et l'actrice Julie Gayet. Une petite bombe, qui conduira à la séparation du couple Trierweiler-Hollande fin janvier. Depuis cette rupture brutale, Valérie Trierweiler ne cesse d'envoyer des piques à son ancien compagnon présidentiel. Le point d'orgue de cette passe d'armes fut sans aucun doute la sortie du livre Merci pour ce moment où la journaliste de Paris-Match accusait notamment François Hollande de parler des pauvres comme des "sans-dents".
Jérôme Cahuzac
Parmi les trahisons que François Hollande a subies, celle de Jérôme Cahuzac fut la première. A l'époque ministre du Budget, Jérôme Cahuzac est accusé en décembre 2012 par Mediapart de posséder un compte non déclaré en Suisse. L'intéressé nie d'abord farouchement, et assure même au président que tout cela est faux. Finalement, il reconnaîtra les faits en avril 2013, peu après que François Hollande lui eut signifié son départ du gouvernement. "Il a trompé les plus hautes autorités du pays, le chef de l'Etat, le gouvernement, le Parlement, et à travers lui tous les Français", annonçait le lendemain François Hollande lors d'une allocuation télévisée.
Arnaud Montebourg et Aurélie Filippetti
Après une Fête de la rose plutôt goguenarde, Arnaud Montebourg, ministre de l'Economie, est remercié par le couple exécutif en août 2014. Passé entre-temps dans l'entrepreneuriat chez Habitat, tout en continuant à adresser ses critiques à la politique du gouvernement, l'homme du "Made in France" a décidé de se présenter à la présidentielle le 21 août 2016. Ce jour-là, Arnaud Montebourg déclarait qu’il lui était " impossible, comme à des millions de Français, de soutenir l’actuel président de la République". "Le bilan de ce quinquennat n'est pas défendable", a-t-il renchéri.
Quant à sa compagne, Aurélie Filippetti, partie en même temps que lui du gouvernement, elle ne cesse depuis de critiquer le gouvernement. Elle a d'ailleurs été l'une des premières à saluer le départ de Christiane Taubira au nom des convictions. "Il y a une forme de fracture très nette et le départ de Christiane Taubira est le symbole de cette crise politique majeure qui fracture la gauche", déclarait en début d'année sur BFMtv et RMC l'ancien ministre de la Culture, ajoutant qu'elle ne savait pas si l'on pouvait encore qualifier l'équipe de Manuel Valls de "gouvernement de gauche". En conséquence, elle répondait "pourquoi pas" à l'évocation de sa propre candidature à une éventuelle primaire de la gauche.
Cécile Duflot
En mars 2014, Cécile Duflot a quitté le gouvernement, peu encline à travailler avec Manuel Valls, réputé être sur l'aile droite du PS. Avec son collègue, Pascal Canfin, elle déclare alors être en désaccord avec l'orientation politique du nouveau gouvernement. En août 2014, elle publie un livre sans équivoque, De l'intérieur : voyage au pays de la désillusion, dans lequel elle confie tous ses griefs à l'égard de François Hollande. Se sentant pousser des envies présidentielles, Cécile Duflot annonce, le 20 août dernier, sa candidature à la primaire organisée par Europe-Écologie-Les Verts. Favorite du scrutin, elle arrive cependant en troisième position étant ainsi éliminée dès le premier tour.
Aquilino Morelle
Proche de Manuel Valls, l'ancien conseiller de l'Elysée s'apprête à publier un livre qui s'annonce très dur à l'égard du président. Le livre, maintes fois repoussé depuis qu'Aquilino Morelle a été viré sans ménagement de l'Elysée en avril 2014, doit sortir en janvier. Après le livre de Valérie Trierweiler, et celui des journalistes du Monde, celui d'Aquilino Morelle pourrait porter l'estocade au président. "Valls a lu le manuscrit. Ce livre pourrait être le baiser de la mort pour Hollande", estime un ancien conseiller du gouvernement dans Marianne.
Delphine Batho
Ministre écologiste du gouvernement, elle avait été débarquée du gouvernement par Manuel Valls en juillet 2013 à la suite d'un désaccord sur la politique budgétaire. En octobre 2014, elle a publié Insoumise, un livre dans lequel elle livre son ressenti plutôt négatif sur la politique menée par le président. Dans un passage du livre, elle s'adresse directement à François Hollande et écrit : "Tu le sais bien, il n'y aura pas de deuxième mandat pour toi". Voilà qui est dit.
Benoît Hamon
Parti du gouvernement en même temps qu'Arnaud Montebourg et Aurélie Filippetti, l'ancien ministre de l'Education nationale - qui n'a exercé que pendant cinq mois - est retourné dans sa famille politique, l'aile gauche du PS, se consacrant à son mandat de député des Yvelines. Très critique à l'égard de la politique menée par le président, il s'est déclaré le 16 août dernier candidat à la primaire de la gauche. Tout en se déclarant favorable, le 31 octobre dernier, à une candidature de François Hollande à la primaire socialiste.