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Les responsables de l’UMP ont souvent beau jeu de pointer la porosité des frontières entre le PS et l’extrême gauche, la digue séparant l’UMP de sa droite ne paraît pas si solide. Aujourd’hui, c’est une secrétaire nationale de l’UMP un temps proche du FN qui en a fait les frais. En effet, Fatima Allaoui a été démise de ses fonctions ce lundi 15 décembre, quatre jours après sa nomination. En cause, son passage au Siel, groupe proche du Rassemblement Bleu Marine.
Mais derrière ce premier couac de l’ère Sarkozy à la tête de l’UMP, c’est bien le cas des transfuges qui est mis en lumière. En effet, dans un sens comme dans l’autre, ils sont plusieurs à avoir franchi le Rubicon.
Du Front national à l’UMP
Fervent défenseur de Nicolas Sarkozy et instigateur du mouvement de la Droite Forte, Guillaume Peltier a d’abord commencé en 1996 sa carrière au Front National, ou plus précisément, au Front national de la jeunesse. L’année suivante, il fonde l’association Jeunesse Action Chrétienté avec Nicolas Bay, un jeune cadre du FN, membre du bureau politique aujourd’hui. Il a même compté parmi l’organigramme de la jeunesse du parti de Bruno Mégret.
Ce passé frontiste ne passe pas facilement rue Vaugirard. Cet héritage gène par exemple fortement Nathalie Kosciusko-Morizet qui se serait opposée à sa nomination au sein de l’organisation de l’UMP.
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Mais avant ce jeune loup de la politique, Gérard Longuet a également une solide expérience au sein de l’extrême-droite. Ce dernier a entre autres participé à la rédaction du premier programme du Front National. Avant cela, il était un militant d’Occident, du Gud puis d’Ordre nouveau.
D’autres cadres de l’UMP ont fait leurs classes chez Occident, à l’instar de Patrick Devedjan ou bien Claude Goasguen. Dernier cas en date, le passage par le Siel de Fatima Allaoui. Pour cette dernière, c’est lus d’un aller-retour dont il s’agit. Après avoir représenté (puis quitté) l’UMP, celle-ci n’avait pas hésité à frapper, sans succès, à la porte de Robert Ménard lors des dernières municipales rappelle Libération.
Mais s’ils sont plusieurs à avoir quitté la flamme pour le chêne, d’autres ont fait le chemin inverse.
De l’UMP au Front national
Jeudi 11 décembre, c’est l’adhésion de l’ex-secrétaire national de l’UMP Sébastien Chenu au Rassemblement Bleu Marine qui a fait grand bruit. Fondateur de l’association Gaylib, cet ancien élu de Beauvais, sera chargé des questions de culture avec Gilbert Collard dont il partage l’image de "prise de guerre" par le FN. D’autres "transfuges" se sont eux manifestés lors des municipales. En juin 2013, Le Point révélait que 13 candidats investis par Marine Le Pen étaient issus de l’UMP. Parmi eux, on peut citer Maire-Anne Baudoui-Maurel, ex-présidente des Amis de Nicolas Sarkozy. Cette dernière a néanmoins claqué la porte du FN après les propos sur Vichy tenus par Jean-Marien Le Pen en octobre dernier.
Plusieurs éléments peuvent expliquer le passage de la droite à l’extrême droite. Premièrement, le pur pragmatisme politique a visée électoraliste. En recherche de talents, le FN offre des perspectives de carrières bien plus ouvertes que celles des appareils UMP ou FN au sein desquels il est plus difficile de se faire une place confortable. Autre explication viable, la guerre des chefs ainsi que les scandales politico-financiers impliquant le parti d’opposition. La guerre Fillon/Copé, l’affaire Bygmalion ou encore les luttes intestines qui minent l’UMP ont pu agir comme un catalyseur de départs vers le FN.
Quoi qu’il en soit, ces nombreux cas montrent que la porosité de la frontière entre le FN et l’UMP est bien réelle malgré les discours de façade. Cette nouvelle donne est une autre conséquence de la dédiabolisation entreprise par Marine Le Pen.
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