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Selon Le Canard Enchaîné, Emmanuel Macron n'a toujours pas trouvé de remplaçant à Sylvain Fort, son directeur de la communication. Qui pour, en pleine crise, reprendre les rênes de la parole élyséenne ?
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Emmanuel Macron cherche un nouveau dir’com : de l’abnégation avant tout

Présidence cherche désespérément directeur de la communication. Ce mercredi, Le Canard Enchaîné assurait que le poste de Sylvain Fort, dont les fonctions prendront fin au 31 janvier, était toujours à pourvoir. Le président aurait vu plusieurs candidats de sa sélection, sans que l’on sache si un des entretiens s’est conclu par une perspective de collaboration. Une chose semble sûre en revanche, selon La Lettre de l’Audiovisuel, Franck Louvrier, le monsieur communication de Nicolas Sarkozy pendant son quinquennat, aurait refusé le poste.

Il faut dire que la fiche de poste est particulièrement exigeante.

"Il faut sacrifier sa vie pour l’Elysée, avoir envie de tout donner pour la présidence, commente Philippe Moreau Chevrolet, spécialiste de la communication politique. D’ailleurs c’est peut-être parce qu’il connaît le coût de telles responsabilités que Franck Louvrier a refusé".

A cette volonté d’abnégation s’ajoute le sang-froid, la capacité à lire et analyser des enquêtes d’opinion  - "Quelqu’un qui connaisse l’importance de l’opinion", ajoute le spécialiste – mais aussi une vraie connaissance du terrain et du métier.

Si ces qualités techniques sont indispensables à tout communicant, il faudra également avoir une lecture fine de la crise que traverse le quinquennat d’Emmanuel Macron. De loin la plus violente.

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Emmanuel Macron cherche un nouveau dir’com : franc-parler et relation aux journalistes

Pour Philippe Moreau-Chevrolet, il est primordial qu’Emmanuel Macron, afin de sortir de la crise mais aussi à ce moment clef de son mandat, fasse respirer son premier cercle.

"A son entrée à l’Elysée, Emmanuel Macron s’est entouré de gens qui l’avaient accompagné pendant la campagne. Or, on est encore dans la crise, et il y a un besoin de renouvellement. Macron est prisonnier de son clan. Il lui faut de la nouveauté, quelqu’un qui n’est pas lié à la hiérarchie actuelle, qui est dans le rythme du réel et soit capable de remettre l’Elysée à hauteur d’homme ", ajoute Philippe Moreau-Chevrolet.

Une personne qui puisse aussi parler d’égal à égal avec Emmanuel Macron alors que ce dernier est reparti en campagne, objectif élections européennes. "C’est l’homme-orchestre, il fait tout ", commente le spéciliaste.

Et puis il y a la presse.

Sylvain Fort détestait les journalistes. Il faudra cette fois tout l’inverse : "Il est essentiel que le futur responsable de la communication élyséenne transforme le rapport à la presse. Un lien qui se joue plutôt sur la partition du rapport de force actuellement ".

Emmanuel Macron cherche un nouveau dir’com : et si Brigitte Macron était la solution ?

Ce rapport à la presse, c’est précisément pour cela, selon Philippe Moreau-Chevrolet, qu’Emmanuel Macron ne peut pas choisir Sibeth Ndiaye, sa fidèle communicante qui crève l'affiche dans le documentaire Les coulisses d'une victoire. "Elle manque d’expérience et surtout, la choisir, ce serait une déclaration de guerre face aux journalistes. Pour autant, si c’est elle, l’Elysée sera de nouveau dans communication de combat ".

Quand on fait remarquer que, Brigitte Macron possède certaines des qualités citées, dont celles d’être au-dessus des jeux de clans et de pouvoir parler franchement à son époux, Philippe Moreau-Chevrolet acquiesce.

"Oui, c’est vrai. Elle est en dehors du phénomène de cour qui se joue à l’Elysée. Face aux citoyens, elle est dans la séduction quand Emmanuel Macron est dans l’autorité. Et c’est une des rares qui puissent permettre au président de reconstruire son lien avec les Français, note le spécialiste. Mais Brigitte Macron n’a plus d’influence sur son mari, elle n’est plus dans ce cercle-là." Dommage pour celle qui a également un passé de communicante.

Pour trouver le bon candidat, l’Elysée devra aussi composer avec un autre caillou dans sa chaussure : son attractivité. "Qui a envie d’y aller dans ces conditions ? On a connu mieux", ajoute Philippe Moreau-Chevrolet qui voyait en Franck Louvrier le candidat idéal.

Parmi ceux qui auraient été sollicités se trouvent Pierre-Henry Brandet, ancien porte-parole de Claude Guéant à l'Intérieur, Laurent Glépin, l’ancien conseiller presse de Jacques Chirac, et Clément Léonarduzzi, président exécutif de l’agence Publicis Consultant.