Face à la montée des cyberattaques, le FBI et la CISA recommandent d’arrêter d’envoyer des SMS entre utilisateurs d'iPhone et d'Android. Un conseil qui ne vise pas seulement les Américains mais tous les...
Le week-end d’anniversaire d’Emmanuel Macron aura décidément suscité la polémique. Outre la symbolique monarchique liée au château de Chambord, le président a été pris en flagrant délit de trophée de chasse. Comme le rapportait récemment le Canard Enchainé, Emmanuel Macron a profité de ces quelques jours pour rencontrer les chasseurs locaux, ce qui a donné lieu à la prise d’une photo, postée par la Fédération Nationale de la Chasse, dont le président est l’influent Willy Schraen. Un cliché que l’Elysée aurait voulu garder secret pour, selon le journal satirique, "ne pas choquer avant les fêtes de Noël".
Si cette photo ne tombait pas forcément au bon moment, c’est aussi qu’un mois plus tôt une polémique sur la chasse à courre a commencé à enfler. Dans l’Oise, comme le rapporte 20minutes, après s’être réfugié chez des particuliers, un cerf a été abattu par le chef d’équipage, Alain Drach.
Dans la foulée, Nicolas Hulot a annoncé sa volonté "d’engager en 2018 une réflexion sur la condition animale en général". Une annonce qui a évidemment fait bondir la Fédération Nationale des Chasseurs, qui s'est efendue peu de temps après d'un communiqué pour faire part de sa solidarité à Alain Drach, mais pas seulement... Le texte faisait aussi part d’une conversation téléphonique entre Willy Schraen et le président de la République.
A lire aussi : Le cliché qu'Emmanuel Macron ne voulait pas voir circuler sur internet
Deux chasses, deux images
Dans cette conversation, Emmanuel Macron aurait rappelé son attachement à la chasse à courre et aurait confirmé "qu’il n’était pas question d’ennuyer les chasseurs en remettant en cause un mode de chasse reconnu" et "que les chasses traditionnelles [ndlr : dont la vénerie] font partie du patrimoine de notre pays".
Or comme le rappelle le politologue Bruno Cautrès, chasse et chasse à courre ne véhiculent pas le même message. "La chasse a été autorisée pour tout le monde après la Révolution Française, comme pour la pêche, il y a un côté populaire. La chasse à courre, c’est différent, elle a quelque chose de désuet et d’aristocratique. Il y a un côté pas très moderne qui ne colle pas avec l’image que veut donner Emmanuel Macron et qui fait en revanche plus écho à l’étiquette 'président des riches'", précise Bruno Cautrès.
Si le spécialiste estime qu’il pourrait y avoir un clin d’œil à la ruralité avec cette photo de tableau de chasse, force est de constater que le chef de l’Etat aurait plutôt tout intérêt à agir discrètement sur le sujet de la chasse à courre, notamment avec Nicolas Hulot dans son gouvernement. Comme le note Bruno Cautrès, sur les questions environnementales, "ce n’est pas forcément bon en terme de crédibilité". Pour le politologue, le président doit aussi se méfier de l’accumulation d’images qui ne font pas très populaires : "son anniversaire à Chambord, ses vacances au ski..."
Gage enfin, que la chasse et particulièrement la chasse à courre, pratiquée par une dizaine de millier de personnes, reste un sujet éminemment politique, la sénatrice Laurence Rossignol a déposé un projet de loi au Sénat pour faire interdire cette dernière et Brigitte Bardot a de son côté envoyé une lettre ouverte signée par 21 ONG au ministre de la Transition écologique pour demander la même chose. L'anciennce actrice ne devrait toutefois pas obtenir gain de cause. Dans l'Obs, Nicolas Hulot expliquait le mois dernier : "La France, qui a été historiquement associée à la chasse à courre, n’est pas encore prête à l’abandonner."