AFP
En pleine crise des "gilets jaunes", la parole d'Emmanuel Macron se fait rare. Mais pourquoi le chef de l'Etat choisit-il de se mettre en retrait ?

La crainte de Macron qui le pousse au silence : "il ne souhaite pas mettre d’huile sur le feu"

"Méprisés", "incompris", "inaudibles"… Voilà comment se sentent certains "gilets jaunes" face à l’absence de prise de parole d’Emmanuel Macron. Dernière déclaration publique en date pour le chef de l’Etat : sa réaction le soir-même des débordements survenus en marge des rassemblements du 1er décembre. Alors en déplacement en Argentine, le président de la République avait uniquement dénoncé les violences sans aborder les revendications des "gilets jaunes".

A l’approche de "l’acte IV" du mouvement ce samedi 8 décembre, la parole d’Emmanuel Macron se fait toujours plus attendre. Mais le locataire de l’Elysée a décidé de ne pas s’exprimer avant ce nouveau jour de mobilisation car il a une crainte. "Le président, lucide sur le contexte et la situation, ne souhaite pas mettre d’huile sur le feu et par conséquent n’a pas l’intention de s’exprimer avant samedi", a déclaré ce vendredi à l’AFP Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale.

S’exprimer ou non ? Dans les deux cas, il y a le risque d’attiser la colère des "gilets jaunes". Cependant, Emmanuel Macron a fait le choix d’attendre. Le président de la République a décidé de s’exprimer "en début de semaine prochaine", précise Richard Ferrand.

A lire aussi :  Cette crise cachée que doit affronter Emmanuel Macron

Vidéo du jour

La crainte de Macron qui le pousse au silence : il délégue la communication

Pour le moment, ce sont les membres du gouvernement et les députés de la majorité qui sont en charge de désamorcer la situation, notamment en appelant au calme et à la responsabilité en amont des prochains rassemblements à Paris et en région.

De son côté, l’Elysée a annoncé mercredi 5 décembre que "le président et le Premier ministre ont souhaité de concert que la hausse de la taxe carbone prévue dans le budget 2019 soit supprimée". Si l’exécutif a ainsi tenté d’apaisé les tensions, ce geste n’est toutefois pas suffisant pour les "gilets jaunes" qui souhaitent poursuivre leur mobilisation ce week-end.

Ce sentiment d’incompréhension a aussi été renforcé par une indiscrétion du dernier Conseil des ministres durant lequel Emmanuel Macron s’est opposé au rétablissement de l’ISF, rapporte le JDD.  Une demande des "gilets jaunes".