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"Macron doit dessiner une nouvelle ligne politique, parce qu’au point où on en est, il n’en a plus", affirme sans ambages un "poids lourd centriste" dans les colonnes de BFMTV, sans pour autant cacher sa "bienveillance" à l’égard du président. Et lui d’assener, encore : "Les ministres, qu’il les change ou non, on s’en fout : on ne connaît pas la moitié d’entre eux".
Selon lui, se séparer d’Edouard Philippe est possible… Mais au mieux hasardeux. "Dans ce contexte, si Macron change de Premier ministre, il n’a pas intérêt à se gourer. Il a commencé tout seul et il l’est toujours. Derrière lui, il n’y a rien", estime cette figure incontournable du centre français, qui a préféré rester anonyme.
Cette analyse rejoint aussi celle de certains députés, plus proches de l’ancien pupille d’Alain Juppé. L’un d’entre eux, lui aussi interrogé par BFMTV, croit savoir que l’ancien maire du Havre n’est pas "invirable", mais qu’il est tout de même devenu "difficilement bougeable"...
Pourquoi Edouard Philippe pourrait bien être indéboulonnable ?
Plusieurs éléments expliquent la force renouvelée du Premier ministre. Ce dernier occupe désormais le poste depuis plus de trois ans et a essuyé mille et une crises, dont certaines furent sociales avant l’épidémie de coronavirus Covid-19. En tout temps, ou au moins très régulièrement, sa popularité s’est avérée plus résiliente que celle du président de la République. Aujourd’hui, souligne la chaîne d’information en continue, c’est d’autant plus important que ce sont certaines de ses qualités personnelles qui sont encensées.
Rigueur et assiduité : quelles sont les qualités d’Edouard Philippe ?
Force est de constater que le Premier ministre ressort renforcé de la crise sanitaire. Avec Olivier Véran, notamment, il fait partie des membres du gouvernement à s’être illustré pendant l’épidémie, à force de rigueur, de "sérénité" et d’assiduité explique BFMTV.
"Philippe, il est bien vu et il est en bonne posture : les Français savent que la situation est hyper compliquée à gérer et puis, surtout, il a l’air d’en chier. C’est visible presque rien qu’en le regardant. D’autant qu’il est de plus en plus dalmatien. Il va au charbon et ça se voit", estime un parlementaire issu des rangs de la majorité.
Il ne faut pas limoger pour limoger
Autre point essentiel, rappelle BFMTV : tous les présidents qui se sont débarrassés de la tête de leur gouvernement pour des raisons difficiles à justifier l’ont payé cher. "Changer de locataire de Matignon, dans de telles circonstances, alors que rien ne le justifie de façon flagrante, a pu s’avérer désastreux par le passé", écrivent nos confrères, qui citent l’exemple de François Mitterrand et de son inimitié avec Michel Rocard.
Sans oublier, bien sûr, qu’un changement de Premier ministre - même justifié - suffit rarement à générer de la popularité...