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"Il devra s’en expliquer devant les Français", assure Xavier Bertrand dans les colonnes du Parisien, à qui il a accordé une interview fleuve pour commencer la nouvelle année. Le président de la région Hauts-de-France s’attaque évidemment à Emmanuel Macron, qu’il tient pour responsable partielle de la situation sanitaire de la France. Il lui impute en effet une "faute gravissime" : sa stratégie de vaccination, laquelle "conduit inévitablement à l’échec". Et le candidat potentiel à l’élection présidentielle - il a conditionné ses ambitions d’Elysée à son succès au prochain scrutin régional - d’insister : "un échec cela signifie que nous, Français, ne seront pas protégés contre la Covid, avec une vie économique et sociale qui ne reprend pas ses droits et un déclassement insupportable".
Gestions de la crise sanitaire : ces réflexes dangereux pour les Français
Sans grande surprise, Xavier Bertrand n’est pas le seul à s'en prendre ainsi à l’action du gouvernement ; et tout particulièrement à celle du chef de l’Etat. D’une façon générale, comme Planet a pu s’en faire l’écho depuis les débuts de la crise sanitaire, tout ou partie de l’opposition a multiplié les critiques à l’encontre de la réponse politique apportée à la dégradation de la situation épidémiologique. Dorénavant, c’est la stratégie de vaccination qui est ciblée, mais par le passé d’autres points ont également posé problème : la gestion des stock de masques, la communication chaotique, le dépistage de la maladie, les restrictions de libertés de déplacement et, bien évidemment, la lenteur accompagnant certaines des décisions difficiles qu’il leur aura fallu prendre.
A en croire une autre figure proéminente de la droite qui fut jadis amenée à conseiller Jean-Pierre Raffarin, Hakin el-Karoui, cette situation n’a rien d’étonnant : elle est le fruit de certains réflexes dangereux de l’Etat. Invité par Le Figaro, il détaille son analyse dans le Talk, l’une des émissions du titre de presse.
Les "réflexes reptiliens"de l’exécutif
"La pression externe est immense, c’est donc absolument intenable pour le gouvernement", commence d’entrée de jeu Hakim el-Karoui, au micro de nos confrères. Quand il évoque la "pression externe", il parle en fait de la puissance de la "machine à comparer", qu’il estime lancée à plein régime depuis le début de la crise. "On l’a vu sur les masques, les tests, l’isolement, elle continue sur la vaccination", poursuit-il.
Selon lui, cette situation pousse l’exécutif dans ses derniers retranchements. Et permet de comprendre quelques-unes de ses erreurs : la France serait à la traîne, indique-t-il, en raison de "la lourdeur de l’appareil d’Etat", écrivent nos confrères. Il dénonce "une sorte de réflexe reptilien de l’Etat", qui l’empêche de décentraliser et le pousse à surestimer ses capacités. "On ne sait pas acheter des masques, tracer, faire appel aux professionnels libéraux. La machine se grippe", s’inquiète-t-il encore.
Vaccination : la France a-t-elle raison d’aller lentement ?
D’après Hakim el-Karoui, la stratégie d’Emmanuel Macron présentait tout de même certains avantages. De prime abord, juge-t-il, il n’apparaissait pas idiot de vouloir avancer petit à petit. Et lui de lister quelques-uns des arguments en ce sens : rassurer les "anti-vax", mettre en place une politique du consentement, commencer par les populations à risque, etc.
L’erreur de stratégie est ailleurs. Elle consiste d’abord à "ne pas comprendre qu’on est dans un monde connecté" et ensuite qu’il existe "une demande de vaccin qui est infiniment plus grande que la protestations sur les réseaux sociaux complotistes de tous ordres", estime-t-il.