Une conductrice a saisi le Conseil d'État après avoir reçu une contravention pour stationnement. Et la juridiction lui a donné raison. Explications.
Une déconvenue électorale qui pourrait paraître anecdotique au regard de l’enjeu est littéralement en train de miner l’UMP. En cause, les voix dissonantes qui s’expriment concernant la position à adopter vis-à-vis du FN., en duel avec le PS au second tour de la législative partielle dans le Doubs.
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Alors que Nicolas Sarkozy a été contraint à sortir de son silence pour affirmer sa consigne de vote pour le second tour de la législative partielle dans la quatrième circonscription du Doubs, aucune ligne claire n’a pas eu être formulée. Et pour cause, la question du positionnement face au FN est particulièrement sensible à l’UMP, à tel point qu’elle est devenue un motif de violentes discordes.
L’impossible synthèse de Nicolas Sarkozy
Alors qu’il penchait clairement du côté du "ni-ni" (ni FN ni front républicain), Nicolas Sarkozy a dû s’exprimer plus tôt que prévu pour tenter d’éteindre l’incendie qui prenait rue Vaugirard. Et pour cause, dès l’annonce des résultats dimanche, l’UMP ne parvenait à parler d’une seule voix et les cadres de l’opposition s’écharpaient par plateaux interposés. Mais la polémique a atteint son paroxysme ce mardi quand Alain Juppé a fait savoir qu’il appelait à "faire barrage au FN," coupant ainsi l’herbe sous le pied du président de l’UMP qui non seulement ne partage pas cette ligne mais en plus souhaitait attendre la réunion du bureau politique pour s’exprimer.
Ce mardi, le président de l’UMP a donc pris la parole à la mi-journée pour expliquer sa position. "Nous disons à nos électeurs, ‘c’est à vous de décider’" a-t-il déclaré tout en affirmant qu’il fallait "dire non au FN". Une façon de ménager la chèvre et le chou bien singulière qui révèle le profond embarras dans lequel se trouve Nicolas Sarkozy. Car au-delà des guerres d’égo qui l’opposent au candidat à la primaire, le choix entre PS et FN en cas de duel entre ces deux parties ravive les antagonismes idéologiques des différents courants de l’UMP.
Au-delà de la quatrième circonscription du Doubs
Derrière la division qui s’exprime sur la consigne de vote, se cache une guerre larvée entre deux courants qui jusque-là coexistaient en relative paix au sein de l’UMP. D’abord, il y a la droite "canal historique" pourrait-on dire. D’inspiration gaulliste, elle est davantage tournée vers le centre de l’échiquier politique que sur la droite de l’UMP.
Puis, il y a la droite populaire (et/ou droite forte) qui se positionne plus en faveur des thématiques sécuritaires, nationalistes et identitaires. Le président de l’UMP appartient clairement au deuxième courant. Cependant, ce schéma binaire ne peut suffire à expliquer le malaise éprouvé par l’UMP face au Front national. Car si le parti d’opposition est tant écartelé sur cette question, c’est parce qu’il partage autant de convictions avec le PS qu’avec le FN.
Comme ceci est résumé par Le Huffington Post, l’UMP partage avec le PS la politique budgétaire de l’Europe, l’idéal europhile, la même lecture diplomatique ainsi que les mêmes convictions portant sur la décentralisation. A contrario, le FN et l’UMP ont en commun la défiance vis-à-vis de l’immigration, la tentation sécuritaire, les préoccupations identitaires (identité, mariage gay etc.) ainsi que la défense d’une fiscalité moins lourde. C’est sur cette différence de points communs que se forgent les divergences au sein de l’UMP vis-à-vis du FN.
Toutefois, en jouant au "ni-ni", le parti d’opposition joue à un jeu dangereux. En faisant le pari de ne pas stigmatiser l’électeur FN, il prend aussi le risque de favoriser son principal concurrent à droite. Ce qui, mathématiquement, pourrait-être profitable au PS en 2017.