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Les folles dépenses de Laurent Wauqiez : la facture annuelle explosée dès juillet ?
Soutien inconditionnel des "gilets jaunes", Laurent Wauquiez dément l’avoir porté. Pourtant des clichés pris devant la préfecture du Puy-en-Velay le montrent vêtu d’une chasuble fluorescente, par-dessus sa parka rouge, souligne Libération. Difficile de dire précisément pourquoi le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a préféré nier, mais apparemment il ferait très attention à son image. Au point de dépenser des millions d’euros en communication, rapporte Médiacités, un journal local lyonnais.
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Ces dépenses, qui visent à assurer la communication de la région, dépassaient les 7 millions d’euros en juillet 2018, quand bien même le budget prévisionnel annuel était – théoriquement – plafonné à six millions d’euros. Et pour cause ! La collectivité affirme depuis près d’un an être "la région la mieux gérée de France". Pour que le message imprègne, il faut donc pouvoir le répéter. C’est ce qui justifie des dépenses aussi incongrues que coûteuses : le président des Républicains (LR) a ainsi fait dupliquer "quatorze monuments emblématiques du territoires" à l’aide de Lego dans le cadre de l’exposition "Ma Région en briques", qu’il inaugurait cet été à Clermont-Ferrand. Prix de l’évènement ? Pas moins de 218 554 euros, soit près de 85 centimes d’euros par brique Lego.
Autre poste de dépense : l’achat de plages de publicité à vocation régionale dans… De grands journaux nationaux. Si Médiacités n’est pas en mesure d’estimer précisément le coût de ce genre d’opération, un document de travail des services de la région retient le montant de 1,015 million d’euros proposé par la société MediaTrack pour gérer les espaces publicitaires ponctuels. La candidature semblait intéresser la région.
Dans la même veine, l’Auvergne-Rhône-Alpes achète aussi des espaces publicitaires pendant les événements sportifs et compte beaucoup sur le sport pour promouvoir son action. Elle cherche également à déployer la marque "La Région du Goût", dont le budget est estimé à 2,5 millions d’euros par an, depuis 2017. Une somme quei devrait être renouvelée, indépendamment du vote du budget 2019.
Les folles dépenses de Laurent Wauqiez : une facture plus politique qu’elle n’en a l’air
Problème : certaines de ces dépenses ne seraient pas légitimes. Elles serviraient davantage les intérêts de Laurent Wauquiez que ceux de la région et des habitants. L’ensemble des opposants au président LR pointent du doigt la "fine" limite entre une action d’ordre régional et une ambition politique nationale.
C’est précisément parce que certaines publicités étaient jugées trop politiques que le syndicat mixte des transports lyonnais (Sytral) a refusé de les diffuser dans le métro ou sur les TER, explique Médiacités. "La sécurité ne fait pas partie des compétences de la région, cela a provoqué un débat et il a été jugé que l’objectif visé n’était pas de promouvoir l’action territoriale mais plutôt la vision politique de son président", souligne Pierre Hémon, conseiller EELV de la Métropole de Lyon et élu du syndicat dans les colonnes du journal.
D’autres éléments jettent le doute sur les intentions de Laurent Wauquiez comme, notamment, différentes commandes de sondages pour un montant total de 54 000 euros. En dépit de ce budget conséquent, le service communication n’a jamais accédé aux résultats. Sans oublier la recherche de visibilité assumée de l’élu LR : compte tenu des subventions perçues, les acteurs culturels ont reçu l’obligation de publier le portrait de Laurent Wauquiez…
Les folles dépenses de Laurent Wauqiez : des magouilles budgétaires pour couvrir les frais ?
Compte tenu de l’incapacité de la région à tenir le budget prévu originellement, un "nouveau jeu d’écriture comptable" aurait vu le jour. Les colonnes budgétaires y seraient "perméables" – ou du moins le semblerait, rapporte le pure player Lyonnais. La direction du service communication aurait donc effectué "une prise en charge sur les budgets des directions opérationnelles". Concrètement, certaines dépenses du service ont donc pesé sur d’autres secteurs comme les transports, l’enseignement supérieur ou la culture, précise Capital.
En plus de prendre en charge des sommes indues, ces services ont donc du les absorber dans leurs propres lignes comptables, poursuit Médiacités. C’est pourquoi la ligne "cocktail et traiteur" a parfois été employée pour masquer l’excédent que la communication devait gérer.