De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Hier, sur les ondes de Sud Radio, le député-maire de Nice s’est élevé contre ce qu’il appelle l’"immigration de peuplement". Réagissant aux révélations récentes faites par Le Figaro concernant l’immigration clandestine notamment via l’Italie, Christian Estrosi a défendu une "immigration de peuplement zéro". Pour ce dernier "la France s’obstine à être le pays européen le plus attractif pour l’immigration irrégulière". Celui qui fait de ce thème l’un de ses chevaux batailles a poursuivi en expliquant que "sur 140.000 titres délivrés en 2013, deux tiers sont une immigration de peuplement".
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Souhaitant que "l’Assemblée nationale vote chaque année le quota d’immigration de travail dont nous avons besoin" le "motodidacte" défend le principe d’une "immigration de peuplement zéro". Parmi les solutions qu’il préconise, la remise à plat de "toutes les règles de Schengen" via notamment une harmonisation des aides nationales accordées aux étrangers en situation irrégulière. Si nos voisins européens n’y consentent, Christian Estrosi propose une solution plutôt radicale : "sortir de Schengen, purement et simplement".
Des affirmations à l’épreuve des faits
Si l’édile niçois est connu pour ses positions très fermes en matière d’immigration, le constat qu’il avance semble présenter quelques inexactitudes. Premièrement, les chiffres. Un travail de décryptage du Monde montre que non, la France n’est pas le pays le plus attractif pour l’immigration. Notre pays se situe à ce niveau-là derrière l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie. De surcroît, la France compte moins d’étrangers sur son sol que ses voisins européens. Là encore, Allemagne (9.1%) et Royaume-Uni (7.6%) surclassent nettement l’Hexagone (5.9%).
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Deuxièmement, la sortie Schengen. Si cette idée, partagée par le FN, fait son chemin au sein du parti d’opposition, une complète sortie de l’espace de libre échange ne serait pas sans conséquences économiques. Comme le rappellent nos confrères du Monde, la France ne dispose plus d’administration frontalière depuis 1995. Se doter de nouvelles structures aurait un coût immense que les déjà fragiles caisses de l’Etat pourraient avoir du mal à supporter. Pour cette raison, François Fillon avait déclaré en mars dernier que la France "n’a absolument pas les moyens de sortir de Schengen". Et comme il n’a jamais été établi que l’immigration avait un impact sur les finances publiques (notamment en raison du différentiel prestations/cotisations), la position de Christian Estrosi pourrait avoir du mal à se justifier.