Ceux qui ne pardonneront jamais à Nicolas Sarkozyabacapress
Malmenés par le président sortant, certains se montrent, à quelques heures du premier tour, particulièrement critiques avec Nicolas Sarkozy. Réformes malaimées, mesures incomprises ou déclarations choc, Nicolas Sarkozy s'est fait des ennemis pour la vie.
Sommaire

Les magistrats

© abacapressDe la controversée Rachida Dati au discret Michel Mercier, en passant par la multiplication des réformes et l’utilisation politicienne de faits divers, les magistrats garderont un souvenir amer du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Le point culminant de ces tensions seront, en janvier 2011, le mouvement de grève initiés par plusieurs syndicats, dans lequel même les éminents magistrats de la Cour de cassation - plus haute instance judiciaire du pays - songeront à se joindre.


Un bilan en matière de justice que se sont chargés de formaliser les magistrats eux-mêmes. Dans un rapport remis en avril dernier et intitulé "Les heures sombres", l'Union syndicale des magistrats (USM) accuse le président sortant d’avoir instrumentalisé la justice, tout en multipliant les lois inutiles. Sans toutefois donner de consigne de vote, afin de respecter l’indépendance du monde judiciaire vis-à-vis du politique.

Les musulmans

© abacapress© abacapress© abacapress© abacapressMaintes fois stigmatisée par les successifs ministres de l’Intérieur, la communauté musulmane a vu son image malmenée par le locataire de l’Elysée. Caricature, raccourcis, contre-vérités ont entretenu pendant ces cinq dernières années un climat de tension entre Nicolas Sarkozy et les musulmans de France. Les amalgames entre nationalité, religion et immigration, multipliés ces derniers mois par Claude Guéant, jouent sans doute un rôle dans la remontée du Front National, dont les musulmans sont parmi les cibles favorites.


Dernière maladresse en date de Nicolas Sarkozy, le 26 mars dernier sur France Info : le concept de "musulman d’apparence" - expression qui lie l'aspect physique à l'appartenance à une religion - qui illustre assez bien la confusion dans laquelle se trouve le président de la République. Un embarras persistant qui gêne de très nombreux Français et qui ne manquera pas de peser dans leur vote.

Vidéo du jour

Les profs

© abacapress© abacapress© abacapress© abacapressLe corps enseignant, traditionnellement de gauche en France, a été hérissé de très nombreuses fois par Nicolas Sarkozy. Pour ses réformes sur l’Education en premier lieu, qu’il a jugé complètement inappropriées ; pour certaines déclarations du Président en second lieu, qui tendaient à véhiculer l’image de professeurs peu investis dans leur mission, voire franchement désintéressés, et seulement motivés par leur statut leur garantissant un poste à vie.


Des raccourcis qui ne seront pas oubliés, et ce malgré les dernières promesses de campagne : Nicolas Sarkozy a dernièrement annoncé une augmentation de salaire de 25 % pour chaque enseignant qui acceptera de travailler 26 heures, contre 18 actuellement. L’envie de "revaloriser le statut des professeurs" et le retour du "travailler plus pour gagner plus" arrivent-ils trop tardivement ?

Les centristes

© abacapress© abacapress© abacapress© abacapressIl est loin le temps où les centristes occupaient une place prépondérante dans l’échiquier politique français. Si Nicolas Sarkozy ne peut être accusé de tous les maux, la création de l’UMP a profondément miné le parti centriste, désormais éclaté entre membres du MoDem, radicaux et Nouveau centre.


Si on compte quelques ralliements de taille ces derniers jours - Rama Yade, Jean-Louis Borloo - qu’en sera-t-il en cas de défaite du Président sortant ? Car si Nicolas Sarkozy a réussi un temps à rassembler, c’est désormais l’heure de la division qui sonne. Et compter sur les centristes lors du 2e tour apparaît désormais comme un vain espoir.

© Antonin Borgeaud / Wikimédia Commons

Les ouvriers

© abacapress© abacapress© abacapress© abacapressDirectement visés par le fameux slogan "Travailler plus pour gagner plus", de nouveau mentionnés dans "la France silencieuse", les ouvriers gardent en mémoire l’échec des mesures promises par Nicolas Sarkozy en 2007. Parmi celles-ci : la hausse du pouvoir d’achat, la baisse du chômage et la lutte contre les patrons voyous sonnent désormais comme des slogans dépassés à la vue d’un bilan social désastreux.


Sans compter que cette fois, les ouvriers sont largement convoités par les autres candidats qui n’hésitent pas à dénoncer ce bilan : de Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon en passant par Philippe Poutou et Nathalie Arthaud, le vote ouvrier est devenu désormais un enjeu précieux que Nicolas Sarkozy a vu définitivement lui échapper.