De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
"Il est trop tard", croit savoir un conseiller gouvernemental visiblement assez à l'aise avec l'idée d'abandonner certaines des promesses du président de la République. L'anonyme - son nom n'est pas communiqué - a été interrogé par Le Figaro au sujet de l'une des réformes les plus souvent reportées - voire enterrées - de l'histoire récente de la Vème République : celle du mode de scrutin relatif à l'élection des parlementaires siégeant à l'Assemblée nationale. En somme, la réforme de la proportionnelle.
Avant Emmanuel Macron, ils étaient déjà deux à s'être engagés à la mener. Les présidents en question partagent entre eux un autre point commun : ils n'ont fait qu'un seul mandat. Il s'agit bel et bien de François Hollande et Nicolas Sarkozy. A en croire les informations du quotidien national, le chef de l'Etat prendrait en effet la même route. Le dossier, reconnaît d'ailleurs Gabriel Attal - le porte-parole du gouvernement -, "n'est pas le dossier en haut de pile". Les alliés de La République en Marche qui plaidaient pour cette évolution ont-ils du soucis à se faire…? Peut-être.
François Bayrou prêt à faire pression sur Emmanuel Macron pour qu'il tienne sa promesse ?
"Ca faisait partie de notre alliance", rappelait récemment François Bayrou, sur le plateau du "Grand Jury" (RTL, Le Figaro, LCI), évoquant la proportionnelle. Et lui d'insister : "C'est un des engagements de campagne [d'Emmanuel Macron]".
Accusé de mettre la pression sur le président de la République, le centriste répond qu'il ne menacera pas LREM de quitter la majorité. "Je ne fais pas de chantage", a précisé le Haut-Commissaire au Plan, pour qui on ne peut cependant "pas continuer comme ça, avec un Parlement dont les électeurs se détachent, ne participent plus aux élections et, lorsqu'ils ont une difficulté avec une décision avec une décision qui va être prise, n'ont plus qu'une chose à faire : manifester, aller vers les blocages, les grèves et les violences".
Mais pourquoi Emmanuel Macron s'entêterait-il à refuser une mesure qu'il a dit juger nécessaire ? Explications.
Pourquoi vouloir la proportionnelle ?
"Marine Le Pen, elle a été au deuxième tour de la présidentielle. Elle a fait 35% des voix. Et elle est revenue un mois après avec six députés ! Un pourcent des sièges !", s'agace encore François Bayrou, qui déplore le peu de représentativité du Palais Bourbon. C'est là ce qui explique, estime-t-il, tout ou partie des mouvements de colère citoyens comme les Gilets Jaunes.
Le risque, donc, c'est de faire massivement entrer le Rassemblement National - ou les Insoumis, par exemple - au parlement. Et donc, mécaniquement, d'affaiblir les partis traditionnellement forts à l'Assemblée : Les Républicains, le PS ou plus récemment… La République en Marche. Le MoDem, en revanche, pourrait y gagner quelques sièges.
De quoi pousser Emmanuel Macron a abandonner ce qu'il avait présenté comme essentiel ? Peut-être. D'autant plus que ce n'est pas la première fois qu'il doit faire face à un report sur ce sujet précisément…
Emmanuel Macron est-il prêt à remettre sa majorité en jeu ?
Le président, cela ne fait aucun doute, sait ce que représente la proportionnelle. Pourtant, il se disait prêt à permettre la fragilisation de la mainmise de la gauche ou de la droite sur l'Assemblée nationale en 2016, alors qu'il n'était que candidat.
"Il faut aller vers ce risque, parce qu'il est démocratique", affirmait alors Emmanuel Macron, jugeant qu'une proportionnelle partielle favoriserait "des coalitions de conviction, plutôt que des coalitions d'appareil".
Pourtant, en l'état actuel des choses, le chef de l'Etat ne pousse plus ce dossier. Il s'est rappelé à son bon souvenir durant l'été 2019, puisqu'une nouvelle version de la réforme lui a été présentée durant un Conseil des ministres, mais elle n'a jamais été inscrite à l'ordre du jour du Parlement. Depuis, il se contente... de ne plus en parler.