De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Ils sont sans cesse plus nombreux. Chaque année, de plus en plus de Françaises et de Français partent à la retraite. Hélas, une part conséquente d’entre eux devra se contenter d’une faible pension pour survivre. D’une façon globale, ainsi que l’a déjà expliqué Planet, le niveau de vie de nos anciens chute. C’est d’autant plus inquiétant, indiquait la CFDT en janvier dernier, que le seuil de pauvreté augmente aussi chez eux. Certes, note le syndicat, ils restent sous-représentés par rapport aux actifs (14,8 % de pauvres dans l’ensemble de la population contre 8,7% chez les retraités, en 2018) ; mais la tendance n’est guère engageante.
C’est, fort heureusement, une situation dont le gouvernement est au courant. Preuve en est : Jean Castex commandait récemment un rapport parlementaire à ce sujet. Lionel Causse, des rangs de La République en Marche, et Nicolas Turquois, issu du MoDem, se sont donc penchés sur la question. Les députés, indique Ouest-France, ont communiqué le fruit de leur travail au Premier ministre le mardi 1er juin 2021. Et ont identifié quelques pistes pour entraver autant que faire se peut la lente descente du niveau de vie de nos aïeuls.
Baisse du niveau de vie des retraités : que peut-on faire pour limiter la casse ?
Les deux élus envisagent plusieurs solutions ; à commencer par la revalorisation du minimum contributif. Cette première mesure figurait d’ailleurs dans le projet de réforme des retraites initialement envisagé par le gouvernement d’Edouard Philippe. Dans l’idée, il s’agirait donc de permettre à certains retraités de toucher une pension minimale de 1 000 euros en 2022, plutôt que de 705 en l’état actuel des choses. Puis, en 2025, ce montant passerait à 85% du Smic.
Reste à savoir comment identifier qui aider.
Aider les retraités à récupérer leur niveau de vie : à quel prix ?
Seuls les retraités en mesure de pouvoir justifier de 120 trimestres cotisés pourront prétendre à la pension minimale de 1 000 euros par mois, sous réserve que de telles mesures soient effectivement mises en application. Reste à savoir combien pourrait coûter de telles décisions politiques. Tout dépend, poursuivent Lionel Causse et Nicolas Turquois des standards auxquels on souhaite s’élever.
Ainsi, si l’on veut se contenter d’aider les futurs retraités, une telle politique coûterait 2 milliards d’euros dès 2050. Si, en revanche, l’universalisme fait partie des critères retenus, il faudra compter deux milliards en 2025.
Dans tous les cas, explique l’économiste Philippe Crevel, ce type de rééquilibrage ne peut se faire qu’au détriment des autres composantes de la population française. La baisse du niveau de vie des retraités, soutient-il, n’a rien d’anodin. "C’est un choix de société", déclare-t-il, qui se fait au profit des actifs.
Qui paierait pour la hausse du niveau de vie des retraités ?
Les rapporteurs ne préfèrent d’ailleurs pas s’attarder sur les modalités de financement exacte de telles mesures. Pour autant, ils envisagent quelques pistes, qui ne seraient effectivement pas neutre pour bien des Françaises et des Français.
Le premier choix évoqué consiste donc à… s’en prendre aux retraités les plus aisés. Il s’agirait, dans ce cas, de financer un coup de pouce à destination des anciens actifs ayant déjà liquidé leurs droits.
Le second, en revanche, pèse de nouveau sur les travailleurs et les travailleuses : il s’agirait cette fois de créer une nouvelle journée de solidarité… où d’augmenter les cotisations qui pèsent sur ces contribuables.