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Alexandre Benalla-Emmanuel Macron : leurs liens dévoilés
Dans une interview fleuve accordée au Monde, Alexandre Benalla est revenu sur l’affaire qui porte son nom. Le "chargé de mission" mis en examen y révèle notamment la nature de ses liens avec le président de la République. L'entretien, précise le journal, n'a pas été relu et s'est déroulé le 25 juillet. Plus surprennant : lors de la séance photo, Michèle Marchand aurait rejoint les lieux. Il s'agit d'une figure de la presse people, très proche du couple Macron. "Preuve que dans la tempête, M. Benalla n'est pas un seul", écrit le quotidien du soir.
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Tout commence à l’été 2016, peu après la démission d’Emmanuel Macron. Le 30 août, un ami l’appelle et lui dit "Alexandre, Emmanuel Macron va sans doute se lancer dans la bataille pour la présidentielle", explique-t-il au Monde. "Le gouvernement lui refuse de pouvoir conserver ses officiers de sécurité. Or c’est une personnalité quand même exposée. Progressivement, je m’oriente vers de nouvelles fonctions", raconte-t-il. Il devient donc directeur de la sûreté et de la sécurité du mouvement En marche !.
Quant au premier contact avec le futur président il est "très amical". "Macron est quelqu’un de très facile d’accès, qui a un charisme […], chez lui il y a quelque chose de plus qui se dégage", assure Alexandre Benalla. Et s’il dit avoir toujours vouvoyé le locataire de l’Elysée, ce dernier l’aurait tutoyé, parfois .
S’il dit n’avoir jamais détenu les clefs de la résidence du Touquet, c’est tout de même sa proximité avec Emmanuel Macron qui lui a permis de grimper si vite les échelons. "En fait, tout à l’Elysée est basé sur ce que l’on peut vous prêter en termes de proximité avec le chef de l’Etat. Est-ce qu’il vous a fait un sourire, appelé par votre prénom, etc. C’est un phénomène de cour", décrit l’ancien collaborateur du président. Il a notamment bénéficié d’un logement de fonction, "attribué par nécessité absolue de service". D’après lui, il s’agit d’un "appartement de 80 mètres carrés" et non de 300.
C'est également sur recommandation du président qu'il obtient son titre de "chargé de mission auprès du chef de cabinet du président de la République", rémunéré 6 000 euros net, indique-t-il. Patrick Strzoda, le directeur de cabinet du président serait venu le trouver et lui aurait dit : "Le chef m'a expliqué que vous étiez un mec bien, j'ai quelque chose à vous proposer". Quelques jours plus tard, il entre officiellement au service de l'Elysée. Un rôle qui implique d'être "toujours présent" pour le chef de l'Etat et son épouse. "Je dois m'occuper des affaires privées du président de la République, parce qu'il a une vie à côté de ses fonctions, avec Brigitte Macron, celle d'un Français normal", détaille-t-il. Il s'agit de s'assurer que le couple présidentiel puisse aller "au théâtre, au restaurant" ou partir "en vacances".
Alexandre Benalla : le "maillon faible" pour atteindre Emmanuel Macron ?
Pour Alexandre Benalla, cela ne fait pas de doute : à travers cette affaire, on vise avant tout le président de la République. "On a essayé de m’atteindre, de me ‘tuer’, et c’était l’opportunité aussi d’atteindre le président de la République. Les faits, je les assume, je ne suis pas dans la théorie du complot, c’est la réalité", lâche-t-il, non sans estimer qu’il est le "maillon faible" pour y parvenir. "Les gens qui ont sorti cette information sont d’un niveau important", poursuit-il sans dire précisément de qui il pourrait s’agir. "C’est une façon d’attraper le président de la République par le colbac."
Après sa suspension, il est mécaniquement amené à croiser Emmanuel Macron, au palais présidentiel. Ce dernier l’aurait alors pris à part et lui aurait "dit les choses". "C’est une faute grave, ça va être compliqué et il faut assumer", aurait déclaré le président. Pourtant cela ne suffit pas à écorner leur relation. "Il m’explique que ça n’enlève pas la confiance qu’il a en moi mais que j’ai fait une grosse bêtise", ajoute Alexandre Benalla.
Dans l’interview accordée au Monde, l’ancien collaborateur de l’Elysée évoque également ses rapports avec le ministre de l’Intérieur. "Il sait que je travaille à la présidence de la République. Je peux le croiser deux, trois, quatre fois par semaine sur des déplacements ou quand il vient à la présidence", indique-t-il, non sans préciser qu’il n’est "pas sûr" de ce que sait le ministre à son sujet.