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L'affaire Fillon a-t-elle été traitée trop rapidement ?
Avocat et ancien juge d’instruction, Hervé Lehman publie Le Procès Fillon aux éditions du Cerf. Interrogé sur son ouvrage par Le Figaro Vox, il fait le point sur le traitement de l’affaire qui touche l’ancien candidat à la présidentielle et son épouse. Tous deux sont mis en examen pour détournement de fonds publics. "Le rythme actuel de la procédure visant François Fillon est normal, c'est-à-dire conforme à la durée habituelle des procédures d'instruction. Ce qui est stupéfiant, c'est la rapidité avec laquelle l'affaire a été traitée au début", assure-t-il ainsi dès le début de l’entretien, estimant qu’il y a eu une certaine urgence. Il est même peu probable selon lui que les juges en charge de l’affaire n’aient pas eu conscience de leurs interférences dans la campagne politique, et c’est précisément, selon lui, ce qui pose "un problème". L’avocat de François Fillon avait d’ailleurs déploré au début de l’année une enquête qui tourne au ralenti depuis le printemps dernier.
Tout comme il s’attaque à la partialité de certains de ses ex-collègues, l’ancien juge qui exclut tout "cabinet noir" et tout "complot" se montre tout aussi dur avec François Fillon. Ce dernier aurait sous-estimé l'ampleur que prendrait l'affaire au moment de la publication du Canard Enchainé.
Hervé Lehman plaide par ailleurs pour une suppression du juge d’instruction et une modification de la procédure de mise en examen. "On voit avec l'affaire Fillon que l'existence du juge d'instruction n'est pas une garantie contre des dérives dans les affaires politiques", soutient-il.
L’affaire Fillon a fait réagir jusqu’à la Cour de cassation
Ce n’est pas la première fois que certains s’en prennent à la justice, l’estimant ne pas être partiale. Des attaques qui ont été prises très au sérieux dès le début de l’affaire Fillon, puisque la Cour de cassation, plus haute juridiction d'ordre judiciaire, était sortie exceptionnellement de sa réserve en publiant un communiqué dans lequel elle était cinglante, déclarant : 'la Justice n'encourt pas plus les reproches outranciers qui lui sont faits qu'elle n'a besoin de soutiens d'où qu'ils viennent".
Depuis un an, les enquêteurs se sont penchés sur plusieurs volets de l’affaire, dont la société de conseil de François Fillon, 2F Conseil. Depuis l'été, "une dizaine de personnes ont été entendues sans que cela donne lieu à de nouvelles poursuites", confiait une source proche du dossier à Challenges fin janvier, misant alors sur courant 2018 pour que l’enquête soit enfin terminée.
Du côté de l’ancien candidat, plusieurs sénateurs de l’ancienne UMP ont par ailleurs saisi la Cour de cassation, afin de faire appel de la décision de la cour d’appel de Paris qui avait estimé qu’un parlementaire pouvait bien être poursuivi pour détournement de fonds publics.