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La libération de la parole des femmes continue dans le monde politique. Invitée ce lundi 29 novembre sur franceinfo pour réagir à l’affaire Nicolas Hulot, accusé d'agressions sexuelles et de viol, l’ancienne ministre de la Culture en a profité pour dénoncer ce qu’elle a elle-même subi par le passé dans le milieu politique et fait une révélation fracassante.
Aurélie Filippetti, alors qu’elle était députée, a assuré avoir été "sanctionnée" après avoir "refusé des avances" de Jérôme Cahuzac, président de la commission des Finances à l'Assemblée nationale. "J'ai refusé ses avances extrêmement insistantes", a-t-elle expliqué au micro de franceinfo, alors qu'elle était interrogée sur le mouvement #MeTooPolitique.
"J'étais membre de la commission des Finances et ma réserve parlementaire, à ce moment-là attribuée par le président de la commission, a été réduite quasiment au strict minimum", dénonce-t-elle. "J'avais beaucoup moins que ce qu'avaient tous les autres députés de la commission", détaille l’ancienne ministre.
François Hollande : "Il ne me croyait pas"Aurélie Filipetti sur franceinfo.
En 2012, Aurélie Filippetti et Jérôme Cahuzac deviennent plus tard tous les deux devenus ministres, respectivement de la Culture et délégué au Budget, et elle assure alors avoir alerté l’ancien président de la République sur les agissements passés de Jérôme Cahuzac. Elle vise alors clairement l'absence de réaction de François Hollande. "Il ne me croyait pas", a-t-elle en effet, assuré à l'évocation de l'ancien chef d'État, assurant qu’il n’était pas le seul au gouvernement. "Personne ne me croyait. Jérôme Cahuzac racontait que nous avions eu une histoire ensemble et que je vivais très mal notre prétendue séparation. C'est ça la réalité de la vie politique", a assuré l’ancienne ministre de la Culture.
Aurélie Filippetti a donc dénoncé l’attitude déplacée que Jérôme Cahuzac aurait eue son égard, mais aussi l’absence de soutien de l’ancien Président et de son gouvernement lorsqu’elle les en aurait informés.
Aurélie Filippetti a également fustigé les paroles d’une journaliste, qui évoquait à l’époque dans un article les "deux versions de l’histoire". "Il n’y a qu’une version de l’histoire", a tenu à rectifier l’ancienne ministre de la Culture. "Il suffit de regarder les chiffres de la réserve parlementaire de la commission des Finances", argumente-elle.
Pour la femme politique, ses dénonciations étaient "tout simplement inaudibles parce que de toute façon, les femmes avaient toujours tort dans cette histoire". Ce nouveau témoignage intervient dans le cadre du lancement du mouvement #MeTooPolitique.
Dans le sillage de #MeTooPolitique
Pour rappel, depuis mi-novembre, des élues et militantes politiques ont publiquement dénoncé le harcèlement ou les agressions sexuelles qu’elles auraient subies dans le milieu politique. Un mouvement qui a été initié par une tribune publiée dans Le Monde et signée par 285 femmes travaillant dans le secteur.
"Nous, femmes travaillant dans le milieu politique, élues, collaboratrices, fonctionnaires, responsables associatives, militantes qui côtoyons régulièrement les hommes politiques, mais avant tout citoyennes, appelons le monde politique à une réponse d’ampleur aux violences sexuelles et sexistes commises par nos représentants", est-il écrit en préambule.
Le texte, notamment signé par des élues ou collaboratrices d’élues de gauche dont Danièle Obono (LFI) et Raphaëlle Rémy-Leleu (EELV), a poussé de nombreuses femmes à oser dénoncer leurs expériences de harcèlement, voire d’agressions, sur les réseaux sociaux sous le hashtag #MeTooPolitique. Un site dédié à ce mouvement a par la suite été créé.