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La commission d'enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur l'affaire Cahuzac continue ses auditions. Il est ressorti de celle de mardi que François Hollande avait été informé dès le 15 décembre de l'existence d'un enregistrement, dans lequel Jérôme Cahuzac évoquait un compte en Suisse.

© abacapressLa commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur l’affaire Cahuzac a auditionné ce mardi Alain Zabulon, directeur adjoint du cabinet de François Hollande. Une audition qui a duré deux heures, et à laquelle Le Figaro a pu assister. Le quotidien rapporte qu’il est ressorti de cet entretien que François Hollande avait été informé de l’existence d’un enregistrement dans lequel Jérôme Cahuzac évoque un compte en Suisse dès le 15 décembre 2012.

« J'ai de bonnes raisons de penser que les choses ne vont pas en rester là »
Alain Zabulon a en effet indiqué qu’au matin du samedi 15 décembre dernier, il avait reçu un coup de téléphone de Michel Gonelle, prédécesseur de Jérôme Cahuzac à la mairie de Villeneuve-sur-Lot. Un entretien qui a duré « entre un quart d’heure et vingt minutes » a indiqué Alain Zabulon. « Michel Gonelle m'a dit que depuis dix jours, il était l'objet d'une forte pression de journalistes qui l'accusaient d'être le détenteur d'un enregistrement » dans lequel Jérôme Cahuzac évoquerait l’existence d’un compte bancaire suisse explique-t-il. Alain Zabulon raconte qu’il s’est alors rendu à l’Elysée pour informer le président de cet appel. « J'ai de bonnes raisons de penser que les choses ne vont pas en rester là. Je pense qu'il serait bon que le ministre soit informé » a-t-il déclaré à François Hollande, lequel lui répond : « Oui, effectivement, préviens-le ».

« L'attitude de la présidence de la République était constante »

Le 17 décembre, Michel Gonelle a de nouveau cherché à joindre Alain Zabulon, qui ne peut prendre l’appel à ce moment-là. « J'imagine qu'il va me rappeler. Il ne m'a jamais rappelé » indique-t-il à la commission, ajoutant : « Je m'interroge sur la crédibilité à accorder à ce récit ». Alain Zabulon indique également qu’il n’a jamais pris contact avec Pierre Moscovici à Bercy.

Etienne Blanc, député UMP, lui demande alors : « Pourquoi n'avez-vous pas saisi la justice au titre de l'article 40 du Code de procédure pénale qui impose à toute autorité de saisir le procureur de la République s'il a connaissance d'une affaire? » « Sur la base d'un témoignage oral qui appelle des interrogations quant à sa crédibilité et à sa cohérence, il n'y a pas d'élément pour que la présidence de la République saisisse la justice. C'était à l'intéressé lui-même de le faire, et depuis longtemps » a répondu Alain Zabulon,  indiquant qu’il n’avait « jamais eu entre ’a pas chargé de suivre à son cabinet ce qu'il est convenu d'appeler l'affaire Cahuzac. Il ne [lui] a pas demandé de passer des vérifications sur quoi que ce soit ».

François Hollande « n'a pas fermé les yeux »
« L'attitude de la présidence de la République était constante. C'était à la justice et à elle seule de dénouer les fils de la vérité » a-t-il ajouté. « Le président est très attaché à la séparation des pouvoirs ». La commission devrait auditionner Michel Gonelle une nouvelle fois. Pour Alain Vidalies, ministre des relations avec le Parlement, François Hollande « n'a pas fermé les yeux ». « Cette alerte a reçu la seule réponse qu'elle pouvait recevoir : que la justice devait vérifier ce qu'il en était » a-t-il déclaré sur Canal+, ajoutant qu'il est « important que le président ne s'érige pas en justicier ».