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Remettre en ordre son portefeuille boursier
De retour de vacances, les épargnants qui ont investi en Bourse ont eu une mauvaise surprise. Leur portefeuille boursier a fondu pendant l'été, dans la tourmente déclenchée par la crise des « subprime » (ces prêts immobiliers consentis aux familles pauvres américaines et qu'elles ne peuvent plus rembourser). Le 16 août dernier, point culminant de la crise et véritable Jeudi noir pour les marchés financiers, la plupart des bourses avaient perdu jusqu'à 15 % par rapport aux sommets atteints en juin ou en juillet. Et même si elles se sont reprises depuis, les pertes restent aujourd'hui importantes.
La Bourse de Paris, par exemple, est peu ou prou revenue à son niveau du début de l'année. Seuls quelques marchés, comme l'Allemagne ou Hong Kong affichent encore de belles progressions.
Des professionnels inquiets
Et les professionnels restent inquiets pour les prochains mois. Certains conseillent certes de profiter de la correction pour réinvestir à bon prix... mais ajoutent aussitôt qu'il faut se préparer à d'autres turbulences à court terme ! Car toutes les mauvaises nouvelles n'ont peut-être pas encore été annoncées.
Bien sûr, l'économie est solide, les entreprises en bonne santé, les profits toujours au rendez-vous et les actions aujourd'hui sous-évaluées. Mais les investisseurs n'ont plus confiance. Beaucoup de ceux qui jouaient à crédit (fonds de LBO, ''hedge funds''...) auront désormais moins d'argent à placer sur les marchés. Et il est difficile de savoir quel sera l'impact réel sur l'économie de cette crise financière.
Gestion au jour le jour
Les gestionnaires vivent donc désormais au jour le jour. En attendant d'y voir plus clair, beaucoup ont couvert leurs portefeuilles ou ont vendu leurs actions pour se replier sur des sicav monétaires classiques.
D'autres achètent lorsque le marché rechute, et revendent quelques jours plus tard, lorsqu'il remonte, histoire de faire quelques profits, mais sans s'engager à long terme.
D'autres encore font leurs courses dans les secteurs qui ont payé le plus lourd tribut à la crise. Morgan Stanley, par exemple, recommande de revenir sur le secteur financier. Il aime aussi les télécommunications, la pharmacie et la technologie. Et conseille de rester à l'écart des valeurs cycliques, qui devraient souffrir d'un ralentissement économique.
La sécurité avant tout
Quels que soient leurs choix boursiers, les gérants privilégient avant tout la sécurité. Exit les petites valeurs, trop peu liquides. Avenir Finance, par exemple, avoue aujourd'hui miser « sur les grandes valeurs européennes, notamment défensives et de croissance, car elles sont moins sensibles à un léger ralentissement économique ou à une crise financière, et parce que leurs valorisations sont particulièrement faibles ».
Mais elle entend, dès qu'elle sera rassurée sur le scénario économique ou si le marché chute encore plus bas, revenir davantage sur les actions, et surtout sur les marchés émergents et l'Asie hors Japon, qui reste le véritable moteur de la croissance mondiale.