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- 1 - Oubliez les diamants d’investissement
- 2 - Prudence avec les énergies renouvelables
- 3 - Une fiscalité attrayante pour les forêts
- 4 - Les métaux précieux et les terres rares, à bannir ?
- 5 - Des timbres, des œuvres d’art et des manuscrits, trop beaux pour être honnêtes ?
- 6 - Les vins : un marché cyclique, mais potentiellement rentable
La Haute Autorité des Marchés Financiers (AMF) n’en démord pas. Qui dit "placements atypiques" ou "alternatifs", dit "vigilance accrue". En principe, un placement est défini comme "atypique" dès lors qu’il met en avant la possibilité d’un rendement financier et qu’il ne repose pas sur un instrument financier traditionnel (actions, obligations, etc.). Si ce type de placement peut être considéré comme une valeur refuge et qu’il existe, bien évidemment, des propositions tout à fait honnêtes, certaines le sont beaucoup moins. D’où le fait que l’AMF ait décidé, dans le cadre de la loi Sapin II depuis le 17 mai 2017, de renforcer son pouvoir de contrôle et de surveillance. Dorénavant, "toute opération liée aux biens divers ne peut faire l’objet de publicités ou de démarchage sans attribution préalable par l’AMF d’un numéro d’enregistrement", indique l’autorité en question. Et de poursuivre : "Ce numéro d’enregistrement doit figurer sur le document d’information à destination des investisseurs".
Oubliez les diamants d’investissement
Parmi les placements atypiques ayant le vent en poupe, figurent les diamants d’investissement. Considérés comme attractifs, ces placements seraient pourtant particulièrement risqués. C’est tout du moins ce que souligne l’AMF, précisant qu’il s’avère préférable de "ne pas y aller". Dans le détail, il s’agit le plus souvent de sociétés qui vous démarcheront par mail ou par téléphone. Elles vous indiqueront que la valeur des diamants n’a de cesse de progresser du fait d’une forte demande. Ces diamants d’investissement pourront même parfois vous êtes présentés comme étant plus rentables que les produits d’épargne bancaire traditionnels (Livret A, PEL, etc.) et plus sûrs que des placements financiers. Mais il n’en est rien. Ils seraient, au contraire, particulièrement risqués. D’où la nécessité, selon l’AMF, de redoubler de vigilance et de vérifier, au préalable, que la société en question dispose bien d’un numéro d’enregistrement. "A ce jour, aucune offre n’a obtenu ce numéro", précise la Haute Autorité.
Prudence avec les énergies renouvelables
Côté énergies renouvelables, la donne se révèle moins sensible. Il est en général surtout question d’investir dans des panneaux photovoltaïques. Au bout de quelques années, vous êtes supposé être remboursé du montant initial investi (le rendement de départ en plus). A priori, le fait d’investir dans le développement durable laisse présager qu’un rendement sera garanti. Encore une fois "prudence" prévient l’AMF. La Haute Autorité rappelle que si l’on vous propose un rendement supérieur à celui des placements garantis traditionnels, le risque sera nécessairement plus élevé.
Une fiscalité attrayante pour les forêts
Si ce type d’investissement sur le long terme (20 ans en moyenne) peut sembler rentable, cela implique que la gestion opérée par des sociétés spécialisées en la matière soit également bien assurée dans la durée, rappelle l’AMF. En principe, la rentabilité n’est pas forcément l’objectif visé (les rendements proposés sont généralement de l’ordre de 2 % par an). Le fait est qu’investir dans la forêt comporte un avantage non négligeable : sa fiscalité ! En effet, des dispositifs de défiscalisation ont été mis en place à destination des acheteurs. A commencer par celui que l’on nomme "Défi Forêt", ce dispositif fiscal reconduit jusqu’à fin 2017 et dont tous les acheteurs de forêts peuvent profiter. Grâce à lui, vous pouvez, selon votre situation personnelle, bénéficier d’une réduction de vos impôts sur le revenu (le Défi Acquisition), faire baisser le montant de la facture de vos travaux (amélioration d’une parcelle d’au moins 10 hectares par exemple) de 18 %. Si vous avez acquis une parcelle de moins de 25 hectares et que celle-ci est gérée par une société agréée : 18 % de la facture d’honoraires sont également déductibles de vos impôts (dans la limite de 2 000 euros). Sachez enfin que l’administration fiscale vous accordera, une fois n’est pas coutume, un traitement de faveur puisque seulement 25 % de la valeur de votre forêt sont à déclarer à l’ISF, soit une exonération d’impôts de 75 %.
Les métaux précieux et les terres rares, à bannir ?
Il semblerait que oui. Et ce, même si l’on vous tient le discours suivant : à savoir qu’avec des matières premières rares comme le graphène, le dysprosium, ou encore l’europium, ou des métaux ou minéraux précieux (platine), la valorisation de votre placement serait garantie compte tenu d’une faible production et d’une demande croissante. Seulement voilà, il semblerait également que ce type de placement soit en réalité géré par des sociétés fantômes. D’où la mise en garde des instances bancaires à ce sujet.
Des timbres, des œuvres d’art et des manuscrits, trop beaux pour être honnêtes ?
Dans ce cas, il est question d’acheter de manière individuelle ou collective, une ou plusieurs œuvres d’art. Elles seront conservées par des professionnels du secteur puis revendues au bout de quelques années avec, à la clé, une soi-disant plus-value. Pour autant, sur ce segment les arnaques sont, elles aussi, légion. Les promesses de rendement (souvent de l’ordre de 8 %) ne doivent, souligne l’AMF, pas être prises en compte. "Trop belles pour être vraies", estime la Haute Autorité.
Les vins : un marché cyclique, mais potentiellement rentable
L’or rouge est dans la place ! Sur cette question, les professionnels s’accordent à dire que, si certaines mesures de précaution doivent être prises et que les risques sont bien présents, ce type de placement peut également se révéler lucratif. En principe, il est question de vous permettre d’acheter des grands crus pour en devenir l’heureux propriétaire. Généralement, une société assurera pour vous la conservation, la gestion et éventuellement la vente desdits crus. Côté rendements, ils se fondent théoriquement sur l’évolution passée des prix des vins. Les chercheurs ont estimé que le rendement annuel des vins de Bordeaux pouvait dépasser les 5 %. Quant au marché, il s’avère très spécifique. Il se révèle même cyclique puisqu’il obéit à la loi de l’offre et de la demande. A noter que le risque de moins-value n’est pas à exclure, notamment si la revente des vins est précipitée. Et, côté liquidité (comprenez : la vitesse de revente d’un vin), celle-ci est rarement immédiate. Les spécialistes du secteur recommandent, par conséquent, de privilégier les stars montantes et de passer par des maisons d’enchères ayant pignon sur rue à l’instar de Artcurial, de Christie's, ou encore de Sotheby's pour sécuriser votre placement.