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En 60 ans de carrière, Sheila n’a eu de cesse de se réinventer au fil de sa carrière artistiquement.L’artiste âgée de 77 ans aux 70 millions de disques vendus à travers le monde a su traverser les époques et les styles musicaux pour rester en lien avec son public. Alors que le documentaire Sheila, toutes ces vies-là sera diffusé ce vendredi 6 janvier sur France 3, Planet a décidé de vous raconter l’histoire méconnue d’un de ses plus gros tubes, Spacer, sortie en octobre 1979. Ce titre audacieux très dance et disco confirmera son entrée dans les clubs dance et lui permettra de lancer sa carrière à l’internationale. Un titre qui marque un véritable tournant dans la carrière de la chanteuse de L'école est finie et rompt avec tout ce qu’elle avait fait son succès.
Comme nous le confie Fabien Lecoeuvre, spécialiste et historien de la chanson française, pour parvenir à ce succès disco, tout commence en réalité avec une autre chanson sortie à la fin des années 70. Sheila sort en effet le titre Love me baby, premier titre disco de sa carrière, en 1977. Une chanson qui ne sera pas révélée au public sous son nom, mais sous le pseudonyme de "S.B.Devotion" "pour pouvoir franchir la porte des clubs". Selon l’auteur de 1 001 histoires secrètes de chansons, "si on disait que c’était le nouveau disque de Sheila, c'était has-been". À cette époque, "les clubs n’auraient jamais passé un disque de Sheila".
Sheila : "Love me baby", le succès qui lui ouvre la porte des clubs
Claude Carrère, producteur de l’interprète des Rois mages, a donc l’idée de sortir ce titre Love me baby, originellement appelé L’arche de Noé, pour "relancer la carrière de Sheila". "Il met finalement un mois et demi à révéler qu’il s’agit d’un titre de Sheila car tout le monde achetait le 'S.B.Devotion'. En réalité, ce sont les programmateurs de télévision qui se renseignent auprès des disques Carrère pour savoir s’ils pouvaient recevoir le groupe qui chantait 'Love me baby'. Carrère révèle donc à ce moment-là que c’est Sheila mais maintient que c’est une collaboration avec le groupe imaginaire S.B Devotion", détaille Fabien Lecoeuvre. Désormais, les discothèques ont ouvert leurs portes à l’artiste.
"Love me baby lui a ouvert les portes de l’international, du moins de l’Europe, avant le succès de Spacer trois ans plus tard en 1980", insiste le spécialiste de la chanson française. Sheila enregistrera ensuite une reprise de Singin' in the Rain, la chanson mondialement connue de Gene Kelly, pour "rester dans un répertoire anglais et disco surtout". "Elle s’est mise à vendre dans 11 pays d’Europe et ensuite ils ont attaqué l’international avec le groupe Chic", précise Fabien Lecoeuvre. Après avoir vu chanter Sheila dans toutes les capitales européennes sous le nom de B.Devotion, Claude Carrère demande alors au groupe, emmené par Nile Rodgers et très à la mode à l'époque grâce à leur tube Le Freak, de réaliser une chanson pour Sheila sous son vrai nom : ce sera le titre Spacer.
"Spacer" : un titre qui offrira le succès international à Sheila
Sheila reste très fière de ce titre plus de 20 après sa sortie. En 2020, elle avait souhaité rendre hommage à Chic, le duo new-yorkais composé du guitariste Nile Rodgers et du bassiste Bernard Edwards, qui a composé et réalisé cet album. "Je suis fière d'avoir été une production de la Chic Organization, avant Madonna, Bowie, Diana Ross", confiait-elle à l’époque au quotidien Le Parisien. "Ma chance, c'est qu'il [Nile Rodgers, ndlr] n'avait pas d'a priori. Il ne connaissait de moi que le disco, pas les couettes et les yéyé. Il a voulu me faire dé-chanter. Quand il m'a envoyé Spacer pour que je la travaille, la voix était très grave. J'ai pensé : 'Miince, il s'est trompé de tonalité'. Il m'a répondu : 'Non, je déteste quand tu chantes dans l'aigu'. Il m'a prouvé que j'étais capable de chanter avec n'importe qui" se souvenait l’artiste.
Elle n’a jamais été has-been, mais faisait partie des artistes vintage et a toujours su être làFabien Lecoeuvre
Sheila a été classée au hit-parade entre 1963 et 1983, mais a ensuite connu de nombreux trous d’air et épreuves dans sa carrière, en étant notamment balayée par des artistes tels que Goldman, interprète emblématique de Je te donne, dans les années 80. Malgré tout, "elle a cette forme d’intelligence d’attaquer la scène" et de rester présente médiatiquement malgré l’absence de tubes. "Elle n’a jamais été has-been, mais faisait partie des artistes vintage et a toujours su être là, notamment en surfant sur les émissions de télévision", conclut le spécialiste de la chanson française.