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Lors de sa conférence de presse lundi, François Hollande a annoncé que la France allait effectuer des vols de reconnaissance en Syrie pour obtenir des informations stratégiques avec, pourquoi pas, des frappes aériennes par la suite.
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Une patrouille de deux Rafale a d’ailleurs effectué un premier vol de reconnaissance au-dessus de la Syrie, indique BFMtv. Les images recueillies sont en cours d’analyse.
Pourquoi François Hollande a pris cette décision
Il s’agit tout bonnement d’un changement de stratégie. Depuis septembre 2014, l’aviation française n’opérait en effet que des bombardements en Irak. "Il y a un an, le gouvernement français souhaitait avant tout éviter de contribuer à renforcer Bachar al-Assad, explique à 20 minutes Bruno Tertrais, maître de recherches à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Mais cet argument semble moins pertinent, car les combattants de Daesh ont gagné du terrain en Syrie et l’armée régulière ne fait plus grand-chose pour contre-attaquer dans les zones contrôlées par l’Etat islamique."
Pas d’intervention au sol
Pour l’instant, il s’agit uniquement de moyens aériens permettant la collecte de données stratégiques en vue de possibles frappes aériennes, et non d’intervention au sol. Comme l’a annoncé le président de la République en conférence de presse, "il serait inconséquent et irréaliste d'envoyer des troupes françaises en Syrie au sol. Irréaliste parce que nous serions les seuls, inconséquent parce que ce serait transformer une opération en force d'occupation."
Les moyens engagés par la France
Pour satisfaire ses exigences militaires dans la région dévastée par l’Etat islamique, la France a engagé "une douzaine d’appareils au Moyen-Orient et dans le Golfe. Six Mirage 2000 d’attaque au sol et six Rafale.", indique RFI. A cela s’ajoute un avion de patrouille (Atlantique 2) équipé de radar et de caméras vidéos. La France dispose également de deux bases, une aux Emirats Arabes Unis et une en Jordanie.
Quid de Bachar el-Assad ?
En 2013, François Hollande voulait "punir" Bachar el-Assad. Aujourd’hui, il finit par se ranger du côté des Etats-Unis, de l’Iran ou de la Russie, soutiens de Damas. "C’est une stratégie en deux temps. L’EI devient maintenant la cible n°1, et le sort du président syrien, le seul qui résiste actuellement sur le terrain, viendra après", indique à 20 minutes Jean-Claude Allard, général à la retraite.
Les réactions politiques à cette annonce
A droite, l’initiative est plutôt bien accueillie bien que certains ténors des Républicains eussent préféré des attaques au sol, tels Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire ou encore Xavier Bertrand. En revanche, Dominique de Villepin s’est dit opposé à une intervention militaire car cela ne ferait "qu’aggraver les choses".
Du côté de la gauche radicale, on s’égosille. Ainsi d’Emmanuelle Cosse (EELV) qui déclare au Figaro que "des frappes françaises risquent d’être cosmétiques." De son côté, Jean-Luc Mélenchon, cofondateur du Parti de gauche, a qualifié "d’erreur" d’éventuelles frappes en Syrie contre l’Etat islamique et demandé à "discuter avec ceux qui font la guerre, c’est-à-dire notamment avec Bachar el-Assad".
La présidente du Front national, Marine Le Pen, a déclaré ce mardi sur RMC être opposée à des interventions au sol. Toutefois, elle a raillé le fait que la France ne fasse que des vols de reconnaissance : "Ça ne va pas faire grand mal à l’Etat islamique…"
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