De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
En France, 1 personne sur 3 ignore ses droits à des prestations sociales. Tel est le constat fait par Joseph Terzikhan, fondateur du site Mes-Allocs. Créée il y a quatre ans, cette plateforme a pour objectif de faciliter l'accès aux aides en France et accompagner les particuliers dans leurs projets.
Pour Planet, il passe en revue les profils type des ménages qui ont malheureusement tendance à ignorer leurs droits. Un préjudice estimé à10 milliards d'euros par an, selon le dernier baromètre de non-recours aux aides sociales réalisé en janvier 2022.
Aides sociales : le portrait-robot des personnes qui n'ont pas recours aux allocations
En étudiant la base de données de son dispositif, constitué d'1,5 million de visiteurs uniques par mois, Joseph Terzikhan constate certaines similitudes parmi les personnes qui ne perçoivent pas une aide alors qu'ils y ont droit. "Ce sont souvent des personnes seules, donc célibataires ou veuves. Il y a donc moins de personnes pour se pencher sur les aides et les démarches dans le foyer", explique le spécialiste.
De leur côté, les enfants sont généralement un facteur de connaissance des aidessociales. "Les personnes qui n'ont pas recours aux allocations sont souvent des personnes qui n'ont pas d'enfant, ou seulement un. Dès qu'on a deux enfants, on est sensibilisé au fait que cela ouvre notamment le droit aux allocations familiales. Plus une famille est nombreuse, plus elle est sensibilisée aux aides", note Joseph Terzikhan.
L'âge, lui, ne joue pas un rôle important dans le recours ou non aux aides, mais l'étude remarque quand même une tendance plus marquée chez les jeunes actifs âgés de 25 à 45 ans.
Le fondateur de Mes-Allocs, qui recense plus de 1800 aides, explique notamment que "tous les moments de la vie ouvrent droit à une aide spécifique". Exemples.
Allocations : les "moments de la vie" qui ouvrent droit à des aides
Pour Planet, Joseph Terzikhan énumère plusieurs moments de la vie qui donnent le droit à une aide spécifique :
- La naissance d'un enfant : allocation de base de la Paje, allocations familiales, complément de libre choix du mode de garde ( Cmg), allocation rentrée scolaire...
- Le déménagement: aides Action Logement, aide personnalisée au logement...
- Les études : départ 18-25, bourse sur critères sociaux, carte jeune européen...
- Le premier emploi : prime d'activité, aide à la recherche du premier emploi (ARPE)...
- L'entrepreneuriat : aide à la reprise ou à la création d'entreprise (ARCE)...
- Le décès d'un conjoint ou d'une conjointe : allocation veuvage, pension de réversion...
- Le passage à la retraite : accompagnement au départ à la retraite (ADR)...
- L'hospitalisation : aide au retour à domicile après hospitalisation (ARDH)...
- La perte d'autonomie : l'allocation personnalisée d'autonomie (Apa), allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), allocation supplémentaire d'invalidité (Asi)...
- La monoparentalité : allocation de soutien familial, revenu de solidarité active, prime de Noël...
Parmi toutes ces aides, quelles sont les plus souvent oubliées par les ménages français ?
Allocations : les aides les plus oubliées par les Françaises et Français
Selon l'étude publiée par Mes-Allocs, les taux de recours sont largement inégaux selon les dispositifs. Voici le classement des aides les mieux connues par les foyers :
- L'allocation de rentrée scolaire (ARS) : 88% des foyers éligibles perçoivent cette aide.
- L'allocation de soutien familial (ASF) : 86% des foyers éligibles perçoivent cette aide.
- Le revenu de solidarité active (RSA) : 65% des foyers éligibles perçoivent cette aide.
Au contraire, voici celles auxquelles les personnes éligibles ont le moins recours :
- L'allocation éducation enfant handicapé (AEEH) : 15% des foyers éligibles perçoivent cette aide.
- L'allocation adultes handicapés (AAH) : 39% des foyers éligibles perçoivent cette aide.
- La prime d'activité : 47% des foyers éligibles perçoivent cette aide.
Plusieurs facteurs expliquent le non-recours. Le premier est le manque d'information (44%) sur l'existence même d'une aide mais aussi sur les conditions d'éligibilité. Le deuxième est la complexité des démarches (25%) en raison de démarches trop longues, ou jugées trop complexes. Le dernier facteur est la peur d'être stigmatisé (19%), notamment pour les aides liées aux handicaps non moteurs. - Joseph Terzikhan