De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
« Ce n’est pas un meurtre, c’est un massacre ». C’est les mots que l’avocat général avait utilisés pour qualifier l’acte de Tony Meilhon lors de son second procès en 2015. Rien d’étonnant à cela : l’affaire regroupe tout ce qu’il y a de plus sordide en un seul crime.
Elle retrouve les ballerines de sa sœur jumelle, abandonnées dans la rue
Tout commence dans la matinée du 19 janvier 2011 lorsque Jessica Perrais quitte son domicile, situé près de Pornic (Loire-Atlantique), pour se rendre au lycée. Alors qu’elle marche dans la rue, elle remarque que le scooter de sa sœur jumelle, Laëtitia, est couché sur le sol, les clés toujours sur le contact. Intriguée, Jessica avance vers l’engin et se rend subitement compte que les ballerines de sa sœur traînent sur le sol. Elle alerte alors la police qui émet un signalement pour « disparition inquiétante ».
Les enquêteurs soupçonnent rapidement Tony Meilhon, un multirécidiviste de 32 ans que Laëtitia a rencontré deux semaines plus tôt et avec qui elle est allée boire un verre le soir de sa disparition. Lors de son interpellation, celui qui est en liberté provisoire après avoir violé son codétenu en prison affirme avoir accidentellement renversé le scooter de Laëtitia, morte sur le coup, puis s’être débarrassé du corps dans la Loire afin de ne pas éveiller de soupçons. Une version qui ne convainc pas les policiers, persuadés que cette affaire n’est pas un simple accident. D’importantes quantités de sang retrouvées dans le véhicule du tueur vont notamment les inciter à privilégier la piste criminelle.
Suite à cela, les enquêteurs décident de mettre en œuvre tous les moyens dont ils disposent pour retrouver Laëtitia Perrais. « On a rarement vu autant de moyens mobilisés pour des recherches. Mais, sans vouloir paraître triviale, c’est un peu chercher une aiguille dans une botte de foin », racontait alors à France Bleu la journaliste Anne Patinec, qui suivait l’affaire de très près. De son côté, Tony Meilhon continue de narguer les enquêteurs. « Il chante, il hurle, il crie même par moments », se souvient la journaliste. Les sévices qu’a subi le corps de la jeune femme ne seront, eux, découverts que quelques semaines plus tard…
Le corps démembré de Laëtitia a été retrouvé au fond d’un étang
Au bout de plusieurs semaines, les enquêteurs parviennent à retrouver une première partie du corps de Laëtitia. Tony Meilhon finit par reconnaître les faits. Il explique avoir fait rentrer Laëtitia, encore vivante, dans son coffre afin de l’amener dans les bois pour l’étrangler. Pour s’assurer qu’elle est bien morte, le tueur l’a ensuite poignardée à de multiples reprises avant de la démembrer pour faire disparaître toute trace de son corps. Sa tête, ses bras et ses jambes sont ainsi retrouvés le 1ᵉʳ février au fond d’un plan d’eau, tandis que son tronc sera découvert, huit jours plus tard, au fond d’un étang, 70 kilomètres plus loin. Tony Meilhon est condamné à la perpétuité en 2013. Mais pour Nicolas Sarkozy, alors président de la République, l’affaire ne doit pas en rester là.
Une affaire qui a choqué jusqu’au plus haut sommet de l’État
A l’époque, l’affaire avait fait réagir jusqu’au plus haut sommet de l’État. Nicolas Sarkozy, alors président de la République, s’était notamment offusqué qu’un multirécidiviste déjà condamné pour viol ait pu être remis en liberté quelques mois avant le crime. Selon lui, cette affaire était symptomatique du laxisme de la justice. Le président était alors allé jusqu’à menacer de « sanctionner » les personnes responsables de la remise en liberté de Tony Meilhon, ce qui a provoqué la colère des magistrats et autres dirigeants de l’administration pénitentiaire. Gilles Patron, le père adoptif de la victime est lui-même monté en créneau en déclarant que « les délinquants sexuels doivent rester en prison ». À ses côtés, Laëtitia et sa sœur jumelle ont pourtant vécu une adolescence chaotique...
La sœur jumelle de Laëtitia violée à de multiples reprises par son père adoptif
Cette affaire a également choqué l’opinion publique puisque, seulement deux jours après la découverte du tronc de Laëtitia, Gilles Patron, le père adoptif de la victime, a été accusé de viols par sa sœur jumelle, Jessica. Selon elle, son père adoptif aurait commencé à la violer un an après leur placement en famille d’accueil, en 2005, alors qu’elle n’avait que 14 ans. Des amies de la jumelle et d’anciens enfants que le père adoptif avait accueillis l’ont également accusé d’agression sexuelle. L’homme a finalement été condamné en 2014 à huit ans de prison ferme, pour viols et agressions sexuelles sur mineurs.
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