Ce lundi 25 novembre est celui de la journée internationale de lutte contre la violence faite aux femmes. Zoom sur The Sorority, cette application réservée aux femmes et aux minorités de genre qui propose de leur...
Élodie passait une journée en famille au parc Saint-Paul (Oise) pour fêter les deux ans de son fils. Samedi 4 juillet, avec son mari et sa soeur, ils embarquent sur le Coaster Formule 1, célèbres montagnes russes du parc d'attraction familial. Dans un virage trop violent, la jeune femme de 32 ans passe par-dessus la barre de sécurité et chute de plusieurs mètres de haut, malgré les tentatives de son compagnon pour la rattraper. Elle décède d'un arrêt cardiaque, en dépit de l'intervention des secours qui ont essayé de la réanimer.
Coaster Formule 1 : trois accidents en quinze ans
Le palmarès du parc Saint-Paul est assez effrayant : quatre incidents, dont trois sur ce même manège. En tout, Gilles Campion, le directeur du site, a dû faire face à deux décès et une quinzaine de blessés, parfois graves, depuis 2005. Condamné à de la prison avec sursis pour deux des accidents, il a néanmoins bénéficié d'un non-lieu pour celui qui a causé la mort de Carine Bronard, elle aussi mère de famille d'une trentaine d'années, en 2009. Aujourd'hui, une enquête est en cours pour déterminer si la mort d'Élodie relève de la responsabilité et du manque de sécurité du parc ou non.
Le propriétaire du parc Saint-Paul a annoncé la fermeture du Coaster Formule 1 après la procédure judiciaire, quels que soient les résultats. Après sa condamnation en 2005, le forain a été radié du Syndicat National des Espaces de Loisirs, d'Attractions et Culturels (SNELAC). Arnaud Bennet, président de ce syndicat des parcs d'attraction, déplore les derniers accidents du parc Saint-Paul, qui risquent de stigmatiser toute la profession. Il affirme que les parcs et fêtes foraines doivent être des lieux où les familles s'amusent en toute sécurité. "La sécurité est notre priorité absolue. Nous y consacrons de gros moyens. Aujourd'hui, la technologie vient même en renfort : lasers, ultrasons, radioscopie sont capables de détecter des microfissures, ou une fatigue du métal à l'intérieur de la structure", assure-t-il auprès de France 3. Mais d'où vient cette attraction meurtrière, qui a causé la mort de deux personnes en dix ans ?
Coaster Formule 1 : une attraction moscovite
La chaîne France 3 est partie à la recherche des origines du Coaster Formule 1. Ces montagnes russes ont été construites par la Pax Company à Moscou, en Russie. Cette usine est spécialisée dans la construction d'attractions fortes, de grandes roues, et même d'équipements spatiaux.
Depuis l'année 2000, cette société a fourni quatre manèges au parc Saint-Paul, dont le Coaster Formule 1. Ce manège n'existe qu'en deux exemplaires dans le monde entier : à Moscou, et dans l'Oise.
Sur son site internet, l'entreprise précise : "Nos produits ne provoquent ni accident ni destruction". Comme tous les autres, ce manège est soumis à une surveillance importante...
Coaster Formule 1 : manège sous haute surveillance
Un arrêté du 12 mars 2009 renforce le contrôle des manèges, notamment des montagnes russes qui font partie des attractions les plus risquées. Légalement, le Coaster Formule 1 doit donc obligatoirement être soumis à un contrôle par an, effectué par un organisme agréé. D'après le directeur du parc, la sécurité du manège avait été confirmée en novembre 2019 par Socotec, société privée spécialisée dans le conseil en maîtrise des risques.
France 3 a interrogé des utilisateurs de l'attraction meurtrière, et beaucoup ne se sentent pas à l'aise dessus. "À un moment, dans le manège, on a les fesses qui se lèvent. Et on a juste une barre pour nous retenir. On n'a pas de ceinture. On n'a rien. Et je trouve qu'il va trop vite pour le circuit qu'il a. Et il n'y a pas assez de sécurité. Mais ce n'est que mon avis", rapporte un jeune homme présent le jour de la mort d'Elodie. Autre fait intrigant : après la mort de Carine Bronard en 2009, des ceintures de sécurité maintenant les épaules avaient été installées à bord du manège. Aujourd'hui, elles ne sont plus présentes .